Confusion et solutions pour la semaine de relâche
La semaine de relâche scolaire est l’objet de spéculations depuis plusieurs jours, bien que le gouvernement Legault compte bien la garder en place. Des intervenants du milieu de l’éducation et des élus croient plutôt qu’elle pourrait compenser le retard accumulé.
Le calendrier de travail des enseignants, qui prévoit 200 jours de rémunération, risquerait de devoir être revu. «Nous dire: ‘‘Demain matin, vous allez rentrer durant vos vacances.’’ C’est sûr qu’il n’y a pas un prof qui comprendrait pourquoi est-ce qu’on lui demanderait de venir faire du bénévolat», fait valoir la présidente du Syndicat l’enseignement de l’ouest de Montréal (SEOM), Mélanie Hubert.
Le point de départ concernant l’idée d’apporter des changements aux congés semble méconnu. «La dernière fois que j’ai entendu le ministre [de l’Éducation Jean-François Roberge] se prononcer publiquement, c’était pour dire que ce n’était pas dans ses plans de toucher à la relâche. Donc là, ça part médiatiquement et on n’a aucune indication que c’est ce qui s’en vient», lance Mme Hubert.
Son de cloche semblable chez la députée provinciale de Saint-Laurent et porte-parole en matière d’éducation au Parti libéral du Québec, Marwah Rizqy. «Ce que les parents, les enseignants, les équipes-écoles, le personnel de soutien demandent, c’est vraiment une rencontre pour avoir une vraie discussion pour rattraper le retard», tonne l’élue.
Il est prévu que la semaine soit maintenue, a réitéré à Métro Média le cabinet du ministre Roberge jeudi soir.
Le Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) n’avait pas donné suite à nos requêtes au moment de publier.
«Je me demande si on n’est pas en train d’essayer de faire diversion sur les conditions dans lesquelles les élèves sont en train d’entrer à l’école.» -Mélanie Hubert
Aide
La semaine de relâche représenterait cependant une occasion de venir en aide aux jeunes qui nécessitent plus d’attention. «Si on veut vraiment aider les élèves à rattraper, il faut que la classe soit un peu sur pause, et que les élèves en difficulté aient des opportunités et du temps supplémentaire pour faire des choses», soutient la présidente du SEOM.
Un tutorat dédié à ces jeunes pourrait, par exemple, faire une différence, soutient Mme Hubert. À ce sujet, le ministre Roberge a annoncé début janvier qu’il prévoit recruter des bénévoles, des enseignants retraités et même des étudiants de cégep ou d’université en utilisant le portail «Je réponds présent».
«Toutes les idées sont bonnes dans la mesure où elles sont inscrites dans un plan global qui a justement été discuté avec les parties prenantes, il faut arrêter d’arriver avec des demies mesures», insiste Mme Rizqy.
Pondération
Il a aussi été annoncé qu’il y aura deux bulletins plutôt que trois. Il aurait été considéré que la pondération des résultats change, après que les bulletins soient compilés.
«Ça vaut pour 30%, 40%, 50% ou 70%? On ne le sait pas. Là-dessus, le ministre aurait tout intérêt à nous dire c’est quoi son enlignement et donner de la flexibilité au réseau», souligne Mme Rizqy.
Pour le moment, la valeur de chacun des bulletins demeure à 50%, assure le cabinet du ministre.