Un laboratoire d’analyse des tests de COVID qui fonctionne à plein régime
Les techniciens œuvrant dans le laboratoire d’analyse des tests de COVID-19 à l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal ne chôment pas. Au travail en tout temps, ils sont parmi les plus productifs de la province.
Vers le 18 mars, Sacré-Cœur fait partie des centres hospitaliers désignés pour accueillir les patients atteints de la COVID-19. L’établissement comptait déjà sur un laboratoire de biologie moléculaire permettant des analyses en tout genre, telles que pour les maladies transmises sexuellement. Environ 48h ont été nécessaires pour être en mesure de recevoir les tests de dépistage du coronavirus.
Contrairement à d’autres laboratoires en province, les quarts de travail de Sacré-Cœur couvrent toute la journée. «Il y a certains endroits où ils ont de la difficulté à mettre des quarts de nuit. Des fois, c’est des enjeux au niveau de la disponibilité de l’appareil, qui est partagé avec la recherche», indique Martin Boily, coordonnateur des laboratoires de biologie médicale de la Grappe OPTILAB Montréal-CHUM au CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal.
Dans l’ensemble des laboratoires de Sacré-Cœur, on recense environ 90 personnes en journée. Parmi elles, quatre sont affectées de jour à l’analyse des tests de COVID-19. Deux autres travaillent de soir et de nuit.
Processus
À la réception des tests de dépistage réalisés en clinique ou en milieu hospitalier, les techniciens de laboratoire font une extraction du liquide recueilli chez le patient à l’aide de l’écouvillon. Il sera comparé au code génétique du virus.
«Dans nos réactifs utilisés par les appareils, il y a un jumelage qui se fait sur cette cible-là de l’ADN», explique M. Boily.
Ce procédé, qui est l’une des techniques utilisées, peut s’étendre sur quatre heures. «Ce qui rallonge un peu le processus, c’est sûr que c’est le volume. Au niveau de cette chaîne de production, il y a toujours une certaine quantité où on est en retard, ce qu’on appelle en anglais le ‘backlog’», soutient M. Boily.
Un «goulot d’étranglement» est souvent observé en fin d’après-midi lorsque les cliniques de dépistage transfèrent l’ensemble des tests réalisés en journée. Une accalmie est observée durant les fins de semaine.
«Notre temps de réponse est quand même assez rapide. On le fait en dedans de 24 heures, je dirais même 12 heures», indique l’assistante-chef Fanny Brisebois.
Pression
À plusieurs reprises durant la pandémie, la vitesse de livraison des résultats des tests au Québec a été publiquement critiquée. Le directeur national de santé publique Horacio Arruda a lui-même fait pression.
«Avec l’ouverture des écoles, ce sera important d’avoir une meilleure capacité [de dépistage]. C’est un enjeu crucial parce que les gens qui vont être de retour à la maison une fois testés vont devoir savoir s’ils sont positifs ou non afin de savoir s’ils peuvent retourner à l’école», avait-il déclaré en point de presse à Laval.
Vers la mi-mai, le nombre de personnes dépistées quotidiennement pouvait grimper à environ 13 000, peut-on constater à la lecture des données de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ). Début octobre, un nouveau record était fracassé, avec plus de 31 000 tests.
Cette pression peut se faire sentir chez les employés. Avec les laboratoires déjà existants, «la production fait déjà partie des mœurs des gens qui travaillent-là», convient M. Boily. Or, «l’affluence […] d’analyse crée un stress supplémentaire».
Aucun technicien n’aurait contracté la COVID-19 en laboratoire depuis le début de la pandémie, bien qu’ils soient largement exposés.
1 600
Entre 1 200 et 1 600 tests pour la COVID-19 sont analysés quotidiennement au laboratoire de Sacré-Cœur. Au maximum de sa capacité, cette donnée peut s’élever jusqu’à 2 000.