Tant à l’arrondissement que dans les organismes communautaires de Saint-Laurent, les acteurs locaux se sentent d’attaque pour répondre aux besoins de la population, qui pourrait à nouveau subir les contrecoups de la COVID-19.
Les premiers mois de la crise sanitaire ont servi de leçon pour les nombreuses personnes impliquées dans les organismes communautaires. Les membres du Comité des organismes sociaux de Saint-Laurent (COSSL) se sont d’ailleurs rencontrés le 9 septembre entre autres pour savoir comment s’organiser face à la reprise de la propagation du virus.
La cellule de crise de la COVID-19 du COSSL s’est aussi réunie récemment. «C’est d’être à l’affût de ce qui se passe au niveau régional […] pour être préparé pour une deuxième vague et lancer la machine qu’on avait en mars de façon plus rapide», indique la directrice Maria Ximena Florez.
Enjeux
Une chose est sûre, les acteurs communautaires espèrent ne pas faire face à une pression aussi forte que lors de la première vague. En sécurité alimentaire, les demandes avaient explosé dans les quartiers plus vulnérables.
Au Centre communautaire Bon courage (CCBC), au sommet de la crise, 300 familles recevaient des denrées alimentaires, pour une moyenne de 170 par semaine.
«Je ne peux pas imaginer mettre l’équipe de nouveau dans une vague comme ça, à devoir livrer 300 paniers. C’est inhumain», fait savoir la coordonnatrice Alessandra Devulsky. On n’a pas l’infrastructure pour le faire.»
Le CCBC avait d’ailleurs temporairement utilisé les locaux appartenant anciennement à l’Office national du film pour avoir suffisamment d’espace pour travailler.
«On a besoin de ressources financières pour pouvoir embaucher des personnes. À un moment donné, se fier au travail des personnes bénévoles, il y a une limite.» -Alessandra Devulsky
Les problématiques de logements seront aussi surveillées de près dans Hodge-Place Benoit. «Il y a des situations qui s’empirent à cause du confinement. Ça nous fait peur à cause de la violence domestique, la question du décrochage, si les enfants sont loin de l’école [dans l’optique d’une nouvelle fermeture]», dit Mme Devulsky.
Le Centre d’action bénévole et communautaire (ABC) estime pour sa part avoir assez de bénévoles pour le moment. Mais si la deuxième vague continue de s’aggraver, «je ne vais pas dire qu’on est suffisant, souligne le responsable des services aux aînés Koné Djakaridja. On est en demande de bénévoles. On fait du recrutement».
La popote roulante, l’aide à l’épicerie, l’accompagnement vers des milieux hospitaliers, par exemple, sont parmi les services qui pourraient nécessiter le plus de personnel.
Équipement
L’arrondissement avait remis 26 000 masques aux organismes communautaires de Saint-Laurent. Il est trop tôt pour dire si une telle initiative aura de nouveau lieu.
«Aucune nouvelle distribution n’est planifiée pour le moment, mais nous n’excluons pas cette possibilité en fonction de l’évolution de la situation», souligne le chargé de communication Marc-Olivier Fritsch.
Avec la collaboration du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys, 4000 masques réutilisables ont été distribués dans les écoles et 2000 autres ont été équitablement remis au Centre ABC et au CCBC.