Parmi les services essentiels actifs durant un confinement, outre les pharmacies et les épiceries, on compte également l’industrie du camionnage pour assurer l’approvisionnement. Plein feu sur ces artisans de la route.
«On doit le faire pour aider les gens», dit l’instructeur Piro Kota. Il travaille à temps partiel depuis quelques mois seulement à l’école de conduite de camions Trans-Canada, installée près du parc Beaudet, à Saint-Laurent.
Il entretient depuis 30 ans sa passion pour ce métier qui a évolué au fil des années. Il transmet aujourd’hui ses connaissances à la relève.
Certes, conduire un bolide de 53 pieds rempli de marchandises diverses n’est pas la même chose que diriger une petite voiture. Il faut être particulièrement vigilant lors des déplacements, indique l’instructeur, qui dit ne jamais avoir eu d’accident en carrière.
La clé selon M. Kota est l’inspection qui doit se faire chaque matin pour s’assurer que le véhicule est prêt à prendre la route. Tout y passe: le moteur, les pneus, les clignotants.
L’exercice s’étend sur environ une vingtaine de minutes. «Si tu ne vois pas bien dans tes miroirs, quelqu’un pourrait se retrouver en dessous du camion», insiste M. Kota.
Les camionneurs doivent également composer avec la fatigue. Lors des longues distances, ils sont en équipe de deux pour assurer une alternance. Ce n’est toutefois pas le cas pour des déplacements locaux de quelques heures de Montréal vers Québec, par exemple.
Dans une situation où le lieu de livraison est en Californie, aux États-Unis, «chaque huit heures, tu dors. Quand le deuxième conducteur finit, tu recommences, illustre Piro Kota. C’est beaucoup mieux qu’avant».
Les normes de Transports Canada sont d’ailleurs très strictes à cet effet.
Bon salaire
Son étudiant et ami George Bogris suit ses conseils à la lettre. Déjà chauffeur, il espère obtenir un permis de classe 5 pour les véhicules lourds.
«C’est une job et un salaire différent», dit-il en résumant son intérêt pour l’emploi.
Le résident d’Ahuntsic-Cartierville aime se déplacer dans la métropole, contrairement à plusieurs automobilistes qui peinent à tolérer les sens uniques ou les chantiers.
«J’ai conduit en Europe et quand je conduis ici, il n’y a pas de problème, les autoroutes sont libres», fait savoir celui qui a travaillé notamment en Allemagne, en Italie et en Grèce.
Reprise
Comme plusieurs entreprises, l’école de conduite de camions Trans-Canada a dû mettre sur pause ses activités durant la pandémie. Depuis le déconfinement, la popularité de ses cours a repris de plus belle.
À l’heure actuelle, plus de 200 dossiers sont ouverts. «Il y a beaucoup de demandes. J’ai cinquante dossiers pour un rendez-vous [pour passer l’examen]», indique Nargis Sheikh, propriétaire de classe 5 et directrice des classes 1, 2 et 3.
En 2019, 5,5 millions de titulaires de permis de conduire étaient couverts par le régime public, selon le rapport annuel de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Détails
On compte 13 classes au Québec. Il faut détenir au moins 2 ou 3 ans d’expérience, selon les cas, avec un permis de classe 5 (auto), avant de tenter d’obtenir un permis autorisant la conduite d’autres véhicules routiers, comme :
- Tracteur routier
- Camion qui tire une remorque ou une semi-remorque
- La conduite de tout type de véhicule sauf la moto
60
Chaque semaine, après 60 heures de travail en transport de marchandise et de courrier, les conducteurs routiers ont droit à une rémunération majorée.