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Le coronavirus mène au virage numérique des salons funéraires

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Photo: 123RF

Les rassemblements étant interdits en cette période de pandémie, les salons funéraires de Saint-Laurent et d’ailleurs se tournent vers la webdiffusion afin de permettre aux familles de porter leur proche à leur dernier repos.

C’est le cas du salon Armstrong-Rideau, installé depuis plus de 25 ans sur le boulevard de la Côte-Vertu. «Avec un cellulaire, on peut suivre la procession», explique le directeur senior Alex Lapointe.

Nécessaire qu’une seule fois jusqu’à maintenant, la webdiffusion a permis aux gens infectés à la COVID-19 ne pouvant pas être sur place de suivre la cérémonie à distance.

Les proches ont la possibilité se procurer la captation ensuite.

Par ailleurs, quelques clients ont pris la décision de reporter des funérailles, hésitant sur la façon appropriée de les célébrer.

Au moment des arrangements, seules deux personnes sont permises. En vertu du plan de pandémie de la compagnie, lors de ces rendez-vous, les contacts avec l’employé sont très limités.

Même chose pour ce qui a trait aux constats de décès. «Si on ne fait pas les procédures, cela a de gros impacts sur la succession. La famille ne pourra pas fermer de compte de banque, faire les impôts, arrêter les pensions et autres», explique M. Lapointe.

Le salon funéraire Armstrong-Rideau compte maintenant sur 2 employés chaque jour, par rapport à 13 habituellement. Au moment des transports, ils se protègent avec des gants, un masque et des couvre-chaussures.

Chez Athos Services commémoratifs, qui détient 21 salons et complexes, dont celui d’Urgel Bourgie à Saint-Laurent, compte aussi utiliser les technologies disponibles pour respecter la distanciation sociale. Par voie de communiqué, l’entreprise a indiqué qu’elle assurerait la captation vidéo des funérailles, qu’elle offre depuis déjà deux ans, et veillera à rendre possible la communication à distance.

Chamboulement

Ces mesures exceptionnelles apportent avec elles un grand chamboulement dans le processus de deuil, selon Nathalie Viens, travailleuse sociale et formatrice sur le deuil à l’Université de Montréal. Dans des circonstances où les gens «sont déjà émotionnellement sollicités par la pandémie et ont peu d’espace pour d’autres chocs, comme un décès», l’absence de funérailles «va compliquer le début de ce deuil».

«Les humains ont besoin d’un événement, d’un rituel, pour réaliser ce qui arrive», explique-t-elle.

D’autre part, les funérailles permettent de recevoir le soutien de ses proches, «de réaliser que l’on fait partie des vivants et que mon proche est rendu dans le monde des morts», selon Mme Viens.

Même si cela diffère selon les personnes, elle insiste sur le fait qu’il est nécessaire de commencer le travail de deuil dès le décès du proche. «Je crains que, si des personnes font ça en vitesse, ce soit mis sous le tapis et ça se peut que ça les rattrape plus tard», prévient-elle.

C’est pour cela qu’elle recommande de trouver des stratégies d’adaptation, comme «dire un premier au revoir à la personne, peut-être seul à la chambre funéraire [si cela est permis] et faire l’événement social plus tard».

Avec la collaboration d’Elena Broch

Une ligne d’accompagnement au deuil est disponible gratuitement au 1 888 533 3845, gérée par le service Tel-Écoute/Tel-Aînés.

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