Changement de garde à la société de développement commercial du boulevard Décarie Nord, Quartier D, alors que Gil Favreau occupe désormais le poste de directeur général de l’organisme.
Le natif du Vieux-Longueuil a toujours eu un penchant pour la vie communautaire, et il perçoit à Saint-Laurent un rythme de vie semblable à son quartier d’enfance.
Après sa majeure en communication et des mineures en technologie éducationnelle et en application technologique des ordinateurs, Gil Favreau a mis la main à la pâte à l’unité d’intervention l’Anonyme au début des années 90.
Les pratiques de l’organisme de première ligne, aujourd’hui courantes, allaient à contre-courant des manières de l’époque, distribuant entre autres des seringues propres à des personnes souffrant de dépendance dans les quartiers sensibles de Montréal.
Comme quelques autres organismes, «il y avait du travail de proximité», souligne le père de trois enfants, mais à l’époque, «c’était très avant-gardiste», poursuit-il.
Or, une telle implication est synonyme d’expérience pour bien connaître les enjeux d’une communauté.
«On apprend la complexité reliée aux subventions, aux revendications et aux mouvements de luttes communautaires», explique le gestionnaire de 56 ans.
L’art d’abord
C’est en 2000 que Gil Favreau a fait le saut dans la famille du Cirque du Soleil, où il travaillera pendant 15 ans au développement d’actions sociales partout en Amérique.
Il a notamment contribué au Cirque du monde, un programme d’intervention auprès des jeunes en difficultés.
«L’idée est de donner des outils à des organismes communautaires pour faire de l’intervention dans leur milieu par la voie des arts du cirque», soutient M. Favreau, citant en exemple le chant, l’acrobatie, le maquillage et l’éclairage.
La fibre artistique de M. Favreau s’est aussi fait ressentir dans l’approche qu’il a développée au sein de l’Anonyme. À de nombreuses reprises, il a établi des partenariats avec des groupes d’artistes spécialisés en intervention sociale. Les initiatives faisaient souvent appel à des personnes qui consommaient.
«Les arts sont un vecteur qui m’a suivi toute ma carrière, convient M. Favreau. Elles doivent être partie prenante de changement social.»
Vision
L’écoute sera un des principaux mots d’ordre du nouveau directeur général.
«C’est le rôle de Quartier D de faire des études sur les besoins locaux, sur ce que les gens expriment», pointe M. Favreau.
Plusieurs commerçants espèrent par exemple renouveler la clientèle, en attirant les étudiants du Collège Vanier et du cégep de Saint-Laurent, qui fréquentent peu le secteur.
M. Favreau s’intéressera aussi à une meilleure diversité des commerces dans le quartier.
Les facteurs influençant l’économie locale sont nombreux, estime-t-il. M. Favreau pointe notamment l’arrivée de projets majeurs comme Royalmount et le commerce en ligne qui gruge les recettes de plusieurs.