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Attirer les papillons

Photo: Johanna Pellus/TC Media

Une jeune Laurentienne souhaite encourager la biodiversité dans son quartier en créant un jardin d’asclépiades, des plantes à fleurs roses, derrière la bibliothèque du Boisé. L’arrondissement a permis à Katya Peri d’aller de l’avant avec son projet qui offrira un véritable garde-manger aux chenilles des Monarques.

«J’ai pensé à ces papillons, car j’en voyais beaucoup quand j’étais petite, et moins maintenant», explique l’étudiante en sciences au Marianopolis College.

À l’issue de son stage à la National Geographic Society, au Colorado, où elle a pu visiter des instituts de recherche américains et rencontrer des experts, elle a réussi à décrocher une bourse de 1000$ pour son projet «Sauvons le papillon monarque».

«Un seul étudiant par voyage l’obtient, donc c’est vraiment une belle occasion d’apprendre comment concrétiser une idée en projet», souligne la jeune femme de 18 ans.

En plus de préparer les graines et de planter les asclépiades, Mme Peri installera un panneau de sensibilisation et fera l’inventaire des œufs, chenilles et papillons sur les plants.

«Je veux leur dédier un lieu spécifique. Bien que les asclépiades poussent n’importe où, le couvert est rarement assez dense pour permettre aux chenilles de se nourrir», précise-t-elle.

Des oiseaux aux fleurs
«Au départ, je voulais m’attaquer aux bernaches, qui sont très nombreuses dans le parc du Dr-Bernard-Paquet et ne permettent pas aux citoyens d’en profiter», précise Mme Peri.

Mais des programmes existent déjà pour ces oiseaux migrateurs. «Nous avons des projets d’effarouchement des bernaches depuis trois ans, indique l’agente de protection de l’environnement de l’arrondissement, Marilou Deschênes. Une firme utilise des oiseaux de proie, des chiens et des prédateurs mécaniques téléguidés plusieurs fois par semaine dans les parcs.»

Katya Peri s’est donc tourné vers un aménagement pour les papillons. Il ne s’agit pas d’une première dans l’arrondissement, qui avait été le premier, en 2009, à lancer une station Monarch Watch à Montréal.

«Il s’agit néanmoins de la première initiative citoyenne de ce type, ajoute Mme Deschênes. Mais il y a un certain engouement pour le sujet, l’éco-quartier a de nombreuses demandes.»

À la fin de la saison 2017, le Comité écologique du Grand Montréal, qui est chargé de l’entretien du boisé du parc Marcel-Laurin, prendra le relais pour veiller sur le jardin d’asclépiades, qui demande peu d’entretien.

Katya Peri, qui souhaite poursuivre ses études en sciences à l’université, aimerait continuer à développer d’autres projets en lien avec la biodiversité.

L’asclépiade

Parfois considérée comme une mauvaise herbe, l’asclépiade commune (Asclepias syriaca) est une plante vivace indigène avec des fleurs roses disposées en ombelles. Son nectar nourrit de nombreux insectes pollinisateurs, tandis que les chenilles du papillon monarque se nourrissent exclusivement de ses feuilles.

Le Monarque

Le monarque est l’un des plus grands papillons diurnes que l’on peut trouver au Québec. Ils passent l’hiver au Mexique et pondent sur les asclépiades. (Archives/TC Media)
  • Statut – En danger
  • Menaces – coupe illégale, disparition de l’asclépiade et réchauffement climatique
  • Poids – moins de 0,5 g
  • Taille – envergure de 7-10 cm
  • Durée de vie (reproductive) – 5 semaines ou 6-7 mois pour la génération de la fin de l’été, qui effectue la migration vers le Mexique

(Source: WWF)

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