L’est de Montréal: persona non grata?
«Il y a une forme de discrimination systématique qui s’est installée envers l’est de Rosemont et de Montréal au cours des dernières années.» C’est ce que prétend le candidat péquiste dans Rosemont, Pierre-Luc Brillant. L’est de Montréal: persona non grata? Métro a questionné les candidats sur le sujet.
Le constat fait par Pierre-Luc Brillant se serait matérialisé au cours de sa tournée de la circonscription de Rosemont, qu’il souhaite représenter à l’Assemblée nationale. «La plupart des organismes me signalent à quel point l’est de Rosemont est laissé pour compte», a affirmé Pierre-Luc Brillant par voie de communiqué, le 7 septembre.
Pour appuyer ses dires, il a notamment relevé l’absence «impensable» de centre communautaire, de bibliothèque municipale et de services proximités pour les résidents du secteur.
Le candidat péquiste aurait dès lors commencé les pourparlers avec plusieurs acteurs économiques et sociaux du milieu «intéressés et enthousiastes» à l’idée de participer à la construction d’un nouveau centre communautaire dans l’est de Rosemont, projet qu’il s’engage «fermement» à réaliser s’il est élu le 3 octobre.
L’hôpital Maisonneuve-Rosemont: «une ruine décatie»
Autre engagement de M. Brillant pour mettre fin au «laxisme» politique dans l’est de Rosemont: «se battre pour que l’hôpital Maisonneuve-Rosemont obtienne son dû et que la somme nécessaire de 4,2 G$ soit investie pour mener ce projet à terme».
Cette promesse survient sans surprise alors que les critiques ont fusé de toutes parts à la suite des nombreux retards dans le projet de rénovation du bâtiment vétuste et l’explosion induite des coûts pour sa réalisation, actuellement évalués à 4,2 G$. Certains ont même perçu cette lenteur à agir comme le choix du gouvernement d’abandonner la population de l’est de Montréal.
Le candidat péquiste rebondit donc sur l’urgence de reconstruction pour dénoncer «les tergiversations liées à la modernisation de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont, qui témoignent d’un sous-financement du système de santé pour la population de l’est de Montréal, alors que l’ouest de Montréal a pu bénéficier d’un surfinancement de grands projets hospitaliers pour la minorité anglophone».
Se lancer à l’assaut de l’immobilisme
Sans se prononcer directement sur la question de la «discrimination systématique pour l’Est» avancée par son rival péquiste, le député sortant de Rosemont, Vincent Marissal, a préféré souligner à Métro son implication active pour l’Est depuis son élection, implication qu’il «entend bien poursuivre».
Le 26 août, à l’aube du déclenchement de sa campagne électorale, le solidaire Vincent Marissal avait lui aussi décrié, par voie de communiqué, «l’immobilisme» du gouvernement caquiste en ce qui a trait à «l’un de ses principaux cheval de bataille au cours de son mandat», soit l’avancement du projet de rénovation de centre hospitalier par l’établissement d’un échéancier clair.
«L’hôpital Maisonneuve-Rosemont est devenu le triste symbole du je-m’en-foutisme de la CAQ envers l’est de Montréal. Québec solidaire s’engage à remettre rapidement ce projet sur les rails. On a assez perdu de temps, ça suffit!», avait-il alors déclaré.
La candidate caquiste Sandra O’Connor a quant à elle défendu son gouvernement en «invitant le candidat péquiste à consulter le bilan de son [propre] parti pour le secteur».
«Ça ne devrait pas être très long: ils n’ont rien fait!», a-t-elle affirmé dans une réponse écrite envoyée à Métro.
Sandra O’Connor a soutenu que le gouvernement de la CAQ a été le premier «à s’être réellement engagé envers la population de l’est de Montréal, notamment en confirmant le financement à l’appui du projet de réfection de l’hôpital Maisonneuve-Rosemont «après des décennies d’inaction des autres gouvernements».