Rosemont–La Petite-Patrie

Vincent Marissal encore dans le ring

Le député de Québec solidaire dans Rosemont, Vincent Marissal, se représente aux élections générales de 2022.

Après avoir longtemps travaillé comme journaliste à l’Assemblée nationale, puis comme chroniqueur politique, l’élu solidaire Vincent Marissal est passé des gradins à l’arène pour mettre en pratique des choses qu’il avait observées. Celui qui sollicite un deuxième mandat dans Rosemont estime avoir encore plusieurs idées à défendre, notamment au sujet de la culture et des médias.  

Dans le cadre de la série «De la scène au Salon bleu», Métro s’entretient avec des artistes et personnalités médiatiques qui ont fait le saut en politique.

En 2017, c’est Vincent Marissal qui a appelé le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, pour signifier son intérêt à être candidat pour le jeune parti. 

«J’ai toujours été à gauche. Je viens d’une famille qui est à gauche, j’ai toujours eu ces valeurs-là. Ça ne me tentait pas de participer à la droite ou à quelque chose in the middle comme la CAQ. […] Moi, je voyais une action politique beaucoup plus formelle», explique-t-il en entrevue avec Métro.  

S’il a réussi à battre le chef du Parti québécois à l’époque, Jean-François Lisée, dans la circonscription de Rosemont le soir du premier octobre 2018, Vincent Marissal confie que ses premiers mois en politique ont été «douloureux». 

«Avant, on m’invitait partout et on me payait pour que je donne mon opinion. Maintenant, je suis payé beaucoup moins [rires] et tout le monde conteste tout ce que je dis», dit-il à la blague.  

Les journalistes, ses anciens collègues, lui ont souvent fait sentir qu’il «avait sauté la clôture» et qu’il était «un des nombreux chevreuils dans le champ pendant la période de la chasse», poursuit-il.  

Ne pas «jouer à la belle-mère» 

Dans son premier mandat, l’élu solidaire avait le désir de créer une «cassure franche» avec le milieu médiatique dans lequel il évoluait auparavant et d’éviter de «jouer à la belle-mère». 

«Je me suis retenu souvent de commenter des situations très précises et je ne voulais surtout pas avoir l’air de faire des leçons de journalisme. Pour moi, c’était très important», mentionne-t-il.  

C’est pourquoi il avait pris à sa charge les dossiers concernant la santé, la métropole et l’éthique, et avait plutôt laissé la culture, qui englobe aussi le monde des médias, à sa collègue Catherine Dorion, qui ne sollicitera pas un autre mandat aux prochaines élections.  

Toutefois, Marissal ne s’est pas empêché de prendre position au sein du caucus. Il a réclamé du financement public de l’État pour les producteurs locaux et de nouvelles ententes avec les géants du web qui, selon lui, «vampirisent le contenu local».  

Et dans l’éventualité d’un deuxième mandat, Vincent Marissal n’aura pas dit son dernier mot. Il compte bien être disponible pour discuter des enjeux liés à l’avenir des médias locaux. «J’ai des idées et on va en débattre pendant la campagne», assure-t-il. 

En entrevue, il évoque le besoin d’une «réflexion rapide» sur une vision commune au sujet de l’avenir de la presse locale et de ses méthodes de financement. «J’avais exploré l’idée d’avoir des crédits d’impôt pour les gens qui s’abonnent. […] Le mécanisme comme tel, ce n’est pas ça l’essentiel. L’essentiel, c’est qu’il y ait une forme de sensibilisation et une forme d’aide aux médias qui en ont besoin», ajoute-t-il.  

Télé-Québec comme diffuseur national 

Comme il sera bientôt dévoilé dans le programme de Québec solidaire, le parti désire faire de Télé-Québec le diffuseur national de la province. 

«On veut absolument redonner ses lettres de noblesse à Télé-Québec. Ce n’est pas normal que Télé-Québec n’ait pas plus de répercussions en région, déclare-t-il. On est plus de huit millions au Québec, on a les moyens de faire ça. Il y a des pays pas mal plus petits que le Québec qui ont leur diffuseur national», indique Vincent Marissal.  

Comme le Canada avec Radio-Canada, le Québec devrait avoir son propre diffuseur officiel avec des antennes régionales, une salle de nouvelles et un bulletin télévisuel, fait-il valoir. 

Il déplore le fait que Télé-Québec a été délaissée par les précédents gouvernements au pouvoir pour, selon lui, des raisons d’argent et un manque d’ambition. «À une certaine époque, Télé-Québec a été même un peu folklorisée», ajoute-t-il.  

Outre donner des moyens supplémentaires à Télé-Québec, Vincent Marissal aimerait aussi faire de la culture l’élément intégrateur pour les immigrants. «Il faut que la culture leur soit accessible, et ça passe par l’école, notamment», précise-t-il.  

S’il est assez certain de ne jamais être journaliste de terrain à nouveau, Vincent Marissal n’exclut pas la possibilité d’un jour faire du documentaire. «Mais je n’en suis pas là, car je ne suis pas prêt à quitter la politique», dit-il.  

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