Les moutons de Biquette reviennent tondre la pelouse tout l’été au parc Maisonneuve. L’organisme a trois missions : pâturer, égayer et éduquer.
Pour la troisième année consécutive, les Rosemontois partageront leurs pelouses avec 16 moutons. Ils sont en liberté surveillés, c’est-à-dire qu’ils se promènent librement, surveillés par trois ou quatre bergères. Leur mission ? Pâturer sur les pelouses de cet immense parc afin de limiter l’utilisation de la tondeuse. C’est pour le moins efficace. Le mois dernier, les moutons de Biquette ont mis une dizaine de jours pour tondre le parc linéaire de Cheval Blanc à Rivière-des-Prairies.
«C’était impressionnant, car quand on est arrivé, la pelouse était à notre hauteur et quand on est reparti, ils avaient tout mangé, il ne restait plus un pissenlit», raconte Annie Cloutier, coordinatrice terrain chez Biquette.
Une idée venue d’Europe. Lors d’un voyage sur le vieux continent Marie-Ève Julien-Denis, l’idéatrice du projet, voit des moutons tondre dans des parcs et se demande pourquoi ne pas le faire à Montréal. Elle en parle au maire François William Croteau qui lui dit oui; l’aventure est lancée. Le succès auprès du public est immédiat. «Cette année, il y avait 50 personnes qui attendaient les moutons quand on est arrivées au parc.»
Du pâturage urbain éducatif
Biquette inclut tout un volet éducatif, notamment en permettant aux citadins de découvrir des animaux de la ferme.
«On n’a plus l’occasion de voir des moutons même en campagne. Ils sont de plus en plus élevés dans des enclos cachés. De les voir aussi proches, de les entendre mâcher… cela éduque les gens», explique Annie Cloutier. Mais aussi à travers d’ateliers autour du mouton, comme la transformation de la laine ainsi que sur l’agriculture urbaine en collaboration avec des organismes partenaires comme Miel End.
Les bergères ont observé que les moutons ont un effet très apaisant sur le public. «Les moutons ont un effet zen. Quand les gens s’approchent, je vois leurs visages s’éclairer. Ils repartent beaucoup plus calmes après avoir observé les moutons.»
Pour prolonger cet effet apaisant, les citoyens peuvent participer à des ateliers de yoga en compagnie des moutons. Le soir, un cours à participation libre est donné devant leur bergerie. «C’est un peu « moutons en pyjamas » parce qu’ils ont gambadé toute la journée, c’est leur heure avant dodo. Ils sont moins actifs alors ils traînent autour de la bergerie en attendant d’aller se coucher.»
Pour participer au financement de la bergerie mobile de Biquette, le public peut faire un don sur la plateforme GoFundMe.