Derrière la vitrine colorée au coin des rues Beaubien et Chabot, se cache un tout nouveau café de quartier. Ouvert depuis un mois à peine, le Café Colibri se démarque par sa volonté de valoriser la diversité tout en jouant un rôle social.
Anne Van Den Bosschelle a été travailleuse sociale pendant des années. Aujourd’hui retraitée, elle est copropriétaire du Café Colibri. Pour elle qui souhaitait continuer d’œuvrer pour les autres, ce café communautaire est un rêve devenu réalité.
«J’ai travaillé longtemps auprès des femmes enceintes demandeuses d’asile et je voulais continuer à aider, mais d’une autre manière. Le café est un lieu social où tout le monde peut se retrouver et c’est ce qui m’a donné envie de lancer ce projet», raconte-t-elle.
Elle collabore ainsi avec plusieurs femmes nouvellement arrivées au Québec pour proposer au menu des spécialités africaines. Plusieurs travailleurs sociaux sont également impliqués bénévolement dans le projet. Les pâtés guinéens et les boissons comme le bissap sont ainsi faits localement par des femmes africaines.
«Pour ces femmes, c’est l’occasion d’avoir une première expérience professionnelle au Québec. En plus, on valorise leur culture et leur savoir-faire. Elles ont parfois eu des parcours très durs, donc c’est important pour elles», explique Mme Van Den Bosschelle.
«Donner une voix» à tous
Selon elle, le Café Colibri est un lieu de partage culturel et intergénérationnel ouvert à tous. Chacun doit pouvoir s’exprimer, que cela passe par la cuisine, l’art visuel ou la musique.
«Je veux créer un rapprochement interculturel et pour l’instant ça fonctionne bien. Par exemple pour la Saint-Jean, on avait fait venir un groupe de musique africaine. Les gens ont dansé sur le trottoir, avec la distanciation sociale, il y en avait jusqu’à 30 mètres», illustre-t-elle.
Des oeuvres sont aussi exposées à l’intérieur du café et Mme Van Den Bosschelle compte multiplier les petits événements culturels dès que la situation le permettra.
«Le but c’est de donner une voix à tout le monde peu importe son âge ou son origine et de célébrer la diversité culturelle du quartier», souligne l’ancienne travailleuse sociale.
Une ouverture retardée
Alors que l’ouverture du Café Colibri était initialement prévue le 21 mars, les choses ne sont pas passées comme prévu. Pour Mme Van Den Bosschelle et son associée Diane Bachand, le confinement a été une grande source de stress.
«On préparait notre ouverture depuis des mois, donc ça a été un gros coup dur. On ne savait pas du tout quand on allait enfin pouvoir ouvrir et si les gens allaient être au rendez-vous», explique Mme Van Den Bosschelle.
La réouverture le 22 mai a finalement été un succès et les clients ne se font pas rares depuis cette date. Ancienne résidente du quartier, Mme Van Den Bosschelle n’est pas étonnée de retrouver l’esprit d’entraide et de solidarité qu’elle avait connu à l’époque.
«Les gens du quartiers ont été incroyablement sympas. On se sent chanceuses d’avoir été si bien accueillies», conclut-elle.