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Des manifestants contestent le corridor piéton sur Rachel est

Des manifestants ont marché ce matin sur le corridor piéton de la rue Rachel est qu'ils contestent
Une cinquantaine de manifestants ont marché ce matin sur le corridor piéton de la rue Rachel est. Photo: Josie Desmarais/Métro

Le projet de voies actives de la mairesse Valérie Plante semble encore cristalliser les tensions. Une cinquantaine de manifestants étaient réunis ce matin sur Rachel est pour s’opposer au corridor piéton aménagé par la Ville de Montréal sur cette rue.

Organisée par le courtier immobilier Pierre Lafond, la manifestation s’opposait surtout à la suppression des stationnements sur le côté sud de la rue. Selon lui, cet aménagement n’est pas justifié, la rue Rachel est n’étant pas une artère commerciale.

«Du jour au lendemain on nous a privé de nos stationnements et des bus. En plus, personne n’utilise ce corridor piéton et la piste cyclable. Il y a déjà une voie cyclable sur le côté nord de la rue, donc celle-ci est inutile», explique-t-il.

Propriétaire d’un immeuble de bureaux de notaires, comptables et courtiers immobiliers sur la rue Rachel, M. Lafond déplore que les employés et les clients ne puissent plus y accéder facilement.

Accessibilité et sécurité: préoccupations pour le corridor piéton

Pour plusieurs résidents du quartier venus protester en marchant sur le corridor piéton sur la rue Rachel est, les aménagements de la Ville posent plus de problèmes qu’ils n’apportent de solutions.

«Mon mari est en fauteuil roulant et le transport adapté ne peut plus se rendre chez nous. L’autre jour on a pris le corridor piéton, et au tournant d’une rue il a failli se faire embarquer par une voiture», raconte une manifestante.

L’absence de bollards pour séparer le corridor de la route serait donc dangereux selon M. Lafond. Allant dans ce sens, deux agents du SPVM qui encadraient la manifestation ont confié que les aménagements avaient parfois créé la confusion des automobilistes, des cyclistes et des piétons, entraînant des situations dangereuses.

Invité à réagir, Eric Alan Caldwell, responsable de l’urbanisme et de la mobilité au comité exécutif de la Ville souligne que les aménagements ont été mis en place dans un contexte d’urgence et peuvent être adaptés.

«Du côté sud, du marquage est en cours pour permettre le retour de l’autobus, dont le circuit en direction sud sera effectif dans les prochains jours. Des bollards seront ensuite ajoutés pour augmenter la sécurité des piétons», précise-t-il.

Les critiques se multiplient

Dans plusieurs arrondissements de Montréal, les aménagements pourtant temporaires menés par la Ville, ont aussi fait débat. Ils semblent cristalliser des tensions liées aux habitudes de déplacement des citoyens.

À Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, les voies actives ont suscité de très vives réactions sur les réseaux sociaux à en croire le maire Pierre Lessard-Blais. La Ville a aussi été critiquée par l’opposition pour les changements imposés sur la voie Camilien Houde.

«L’administration Plante crée des problèmes sur Camillien-Houde pour justifier son projet de sens unique. Pourtant, la population a été claire lors des consultations publiques», pouvait-on lire aujourd’hui sur le compte Twitter d’Ensemble Montréal.

Après avoir reçu plusieurs plaintes de citoyens concernant les corridors sanitaires, notamment sur l’avenue Christophe-Colomb ainsi que les rues Beaubien, Bellechasse et Saint-Zotique, l’Ombudsman de Montréal a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête sur les réaménagements urbains.

Repenser la place des voitures

Selon Blaise Rémillard, responsable Transport et urbanisme au Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE), il ne faut pas oublier que d’autres aménagements permanents seront nécessaires dans les prochaines années. Pour faire face à l’urgence climatique, réduire la place des voitures en ville est «un enjeu crucial», rappelle-t-il.

«La colère des automobilistes est normale et légitime. C’est l’expression de notre dépendance à l’automobile comme mode de transport», explique M. Rémillard.

La sensibilisation et une communication claire sont donc primordiales pour que ces projets trouvent une acceptabilité sociale. Le président de Trajectoire Québec, François Pépin ajoute que dans ce contexte il est important de permettre aux usagers d’utiliser le transport collectif.

«Les mesures restrictives pour les voitures doivent être intégrées de façon cohérente et encourager le transport collectif. Il faut proposer des alternatives pour éviter de créer de la congestion», souligne-t-il.

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