Une Prairivoise veut entamer une action collective contre Montréal et Québec
Une résidente de Rivière-des-Prairies a déposé une demande d’action collective en son nom et celui de ses quatre chiens. Elle accuse Montréal et Québec d’avoir fait preuve de négligence et d’avoir masqué de l’information quant à l’ampleur de la contamination d’un terrain du quartier.
Une demande d’autorisation d’action collective a été présentée à la Cour supérieure au nom d’Elayne Lemieux et de ses chiens Bart, Raymond, Marquez et Asa. Ils souhaitent représenter toute personne ou animal domestique ayant résidé à Rivière-des-Prairies depuis 1968 et dénoncer «l’échec de Montréal et de Québec à protéger les citoyens de Rivière-des-Prairies de la pollution accumulée au lot 1 250 042», situé au prolongement de l’avenue Marien, au nord du boulevard Henri-Bourassa.
Mme Lemieux réside à un peu plus d’un kilomètre du site en question, où un «dépotoir de déchets municipaux incinérés» aurait été en activité dans les années 1960. Dans sa demande d’action collective, elle allègue avoir remarqué «une quantité irraisonnable de poussière dans son secteur», ce qui lui causerait des problèmes respiratoires et aggraverait ses nombreux autres problèmes de santé.
La Prairivoise, qui possède un refuge pour chiens à domicile, se dit aussi inquiète pour la santé des animaux. Un de ses chiens aurait ainsi des problèmes respiratoires, qui pourraient selon le vétérinaire être causés par la pollution environnementale, peut-on lire dans le document juridique.
Des informations masquées
«La Ville de Montréal avait connaissance que le lot […] était fortement contaminé», allègue-t-on dans la demande. Elle aurait pourtant toléré la contamination du sol et échoué à prendre des mesures pour y remédier.
Les demandeurs dénoncent aussi Québec d’avoir «intentionnellement et activement» cherché à masquer l’ampleur de la contamination de ce terrain.
«Depuis le 13 février 2003, quand Cosmopolitan Construction Ltd a reçu une infraction contre la Loi sur la qualité de l’environnement, la province de Québec a eu connaissance de la pollution accumulée sur le lot» en question, mais a continuellement échoué à «identifier, monitorer, réduire ou remédier à la contamination» de ce lot et des cours d’eau, lit-on.
Un porte-parole du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques indique toutefois dans un courriel envoyé à Métro que le ministère n’a pas transmis d’avis de non-conformité à Cosmopolitan Construction Ltd en 2003 pour le lot en question.
Des millions de dollars à débourser
Québec et Montréal devraient remédier, à leurs frais, aux dommages environnementaux causés sur le lot, la faune, la flore et les cours d’eau autour de la zone, selon les demandeurs.
Ces derniers réclament aussi à Montréal et à Québec de payer chacune 1300 $ par année (depuis 1968 pour Montréal et depuis 2003 pour Québec) à chaque membre de l’action collective, 9000 $ par membre pour dommages moraux, 1300 $ en dommages punitifs par membre, en plus de 10 M$ pour «tester et monitorer les émissions et rendre les résultats publics en temps réel».
La Ville de Montréal et le ministère de la Justice n’ont pas souhaité réagir aux allégations contenues dans la demande d’action collective en raison de la judiciarisation du dossier.