Une motion non partisane a été déposée par le conseiller Giovanni Rapanà au conseil de l’arrondissement dans le but d’entamer, auprès des institutions, les démarches nécessaires à la construction d’une passerelle multifonctionnelle pour piétons et cyclistes entre Laval et RDP.
Cette infrastructure relierait l’île Jésus (secteur Saint-François) à l’île de Montréal, en enjambant la rivière des Prairies. « Un projet utile pour ce secteur de Montréal, pour nous les oubliés de l’Est », soutient Benoît Lemire, directeur du magasin de vélo Velocyclop.
M. Lemire habite près de la nouvelle piste cyclable Gouin et a constaté, tout comme le M. Rapanà, une affluence piétonnière et cycliste en constante évolution dans le secteur cette dernière année. « Rivière-des-Prairies est un secteur insuffisamment alimenté en transport en commun, cette passerelle est un moyen de désenclaver l’arrondissement et de relier la Route verte », soutient M. Rapanà.
L’Est en valeur
Si le manque de transport dans l’Est de l’île de Montréal est criant, l’utilité de cette passerelle serait celle aussi d’attirer du monde dans ce coin de l’île. « Nous avons beaucoup d’attraits touristiques bien souvent oubliés ici dans le secteur de RDP-PAT. C’est un moyen de mettre en valeur notre arrondissement », souligne le conseiller indépendant.
L’un des points essentiels selon lui est celui du respect de l’environnement et de la santé. Un tel projet n’a pas pour vocation à ressembler à celui de l’A25 dit-il. « Pour le moment les cyclistes sont contraints de passer par là. Étant donné la pollution, c’est aussi un problème de santé pour ces gens-là. »
Faisabilité ?
Si comme l’indique M Rapanà, ce projet de passerelle s’inscrirait bien dans le plan Vert/Bleu de l’arrondissement de RDP-PAT, il ne sera pas pour autant applicable à celui de la Route Verte, précise Jean-François Rheault, président de Vélo Quebec.
« Route Verte est un programme très normé. Pour le moment, aucune phase d’extension n’est prévue à cet effet », dit-il.
Un tel projet est faisable, selon les équipes d’ingénierie de Vélo Québec qui se sont penchées sur le dossier. L’envisager est cependant une autre problématique. M Rheault insiste sur un point. Dans le plan directeur du réseau vélo métropolitain de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) il est indiqué que « la stratégie n’est pas de créer de nouveaux ponts. La priorité est bien d’aménager des passerelles sur des ponts déjà existants. »
Faible coût
Les ingénieurs de Vélo Québec en sont arrivés à la conclusion suivante: pour une distance d’environ 600 mètres entre les deux rives, un budget d’environ 100 millions de dollars serait nécessaire.
Mais selon M Rapanà, l’argument financier n’est pas un problème. Selon ses calculs, la répartition financière s’appliquerait ainsi : 1/4 serait financé par le gouvernement du Québec, 1/4 par le ministère des Transports du Québec, 1/4 par la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) et finalement 1/4 serait divisé entre Laval et Montréal. « Seul 1/8ème du plan de financement reviendrait aux villes de Montréal et de Laval. Un coût minime », d’après lui.
Même si « l’emplacement n’est pas scellé dans le béton », le projet reste toujours envisageable d’après lui.
« C’est l’occasion ou jamais de développer et d’augmenter la mobilité dans ce secteur ». Le conseiller espère obtenir le soutien des élus le 4 mai prochain lors du conseil d’arrondissement de RDP-PAT, afin de convaincre les institutions concernées d’entamer les démarches menant à la réalisation du projet.