Des employés des services de garde d’écoles de la Pointe-de-l’Île ont manifesté lundi en réaction aux trois journées pédagogiques ajoutées au calendrier scolaire. Leurs demandes: avoir plus de reconnaissance et de ressources.
La manifestation organisée par le Syndicat du soutien en éducation de la Pointe-de-l’Île (SSÉPI) a réuni une vingtaine de manifestants vers 13h00 devant le bureau de la députée de Pointe-aux-Trembles Chantal Rouleau. Leur espoir: que Mme Rouleau «fasse entendre raison» à son collègue Jean-Francois Roberge, ministre de l’Éducation.
Le 28 octobre, Québec a annoncé l’ajout de trois journées pédagogiques au calendrier scolaire pour donner du temps de formation et planification aux enseignants. Pour accommoder les parents, le ministère de l’Éducation a annoncé que les services de garde seraient gratuits lors de ces journées.
Pour Stéphane Soumis, président SSÉPI, cette décision « prise en silo », dont il a pris connaissance dans les médias, est « la goutte qui fait déborder le vase. »
Le représentant syndical souligne que les journées pédagogiques «gratuites» entraînent inévitablement plus d’inscriptions d’enfants. Une situation difficile en temps de pandémie, alors que les éducateurs manquent déjà de temps et de ressources, déplore-t-il.
Par ailleurs, le temps nécessaire à la préparation de ces journées ne serait pas bonifié, dénonce M. Soucis. «Automatiquement, on vient de leur dire: vous allez faire du bénévolat, vous allez travailler le soir, vous allez travailler les fins de semaine. (…) On demande du temps de préparation reconnu et compensé pour ces journées-là », souligne M. Soucis.
Des employés «qui ont de la misère à voir les deux bouts»
La surcharge de travail vécue depuis le début de la pandémie était sur les lèvres de plusieurs manifestants. À cet effet, éducateurs et représentants syndicaux ont exprimé le besoin d’avoir plus de postes à temps plein en milieu de garde.
«On en a plein les bras. On a toujours les bulles à faire respecter, ça prend beaucoup d’énergie», exprime Nicole, manifestante et éducatrice à l’école Saint-Octave.
Une situation qui a d’ailleurs des conséquences sur la santé des employés, croit Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ). «Présentement, j’ai des membres qui ont des problèmes de santé physique, des problèmes de santé mentale, parce qu’ils ont de la misère à voir les deux bouts», dénonce-t-il.
«Nous aussi, on est à bout de souffle! Ce qu’on veut, c’est de la reconnaissance», affirme une manifestante.