Les restaurants et les centres d’achats de l’est de Montréal se préparent pour l’épidémie de COVID-19, mais ne ferment pas.
Alors que le premier ministre François Legault demande l’annulation de tous les rassemblements de plus de 250 personnes dans le but de réduire la propagation du nouveau coronavirus, aucun établissement contacté par Métro Média ne prévoit fermer complètement ses portes ni réduire ses heures d’ouverture.
Cadillac Fairview, propriétaire des Galeries d’Anjou, indique avoir déjà mis en œuvre les plans d’intervention en cas de pandémie dans ses centres commerciaux canadiens. Cela comprend l’installation de distributeurs supplémentaires de désinfectant et d’affiches de directives sur le lavage des mains dans toutes les salles de bain. L’entreprise prévoit aussi augmenter la fréquence des «points de contact» des aires communes, comme les boutons d’ascenseur.
Étant donné l’annonce du gouvernement de limiter à 250 personnes les rassemblements intérieurs, Cadillac Fairview affirme être «en train d’évaluer les ajustements à faire afin de garantir la sécurité de tous d’après les indications de la Santé publique».
De son côté, le gestionnaire du centre commercial des Halles d’Anjou affirme qu’il a resserré le protocole d’hygiène. «On nettoie plus souvent les tables, les poignées de portes, on a mis des affiches dans les toilettes», indique-t-il.
Celui-ci note aussi une baisse d’achalandage depuis jeudi qui est due, selon lui, au fait que les bureaux situés autour des Halles d’Anjou sont fermés.
Restaurants
L’Association restauration Québec (ARQ) n’exclut pas le fait que des membres pourraient «fermer des tables» pour limiter à 250 le nombre de personnes, incluant les employés, dans le même endroit.
«Les établissements dont la capacité dépasse 250 personnes vont devoir mettre en place un système pour s’assurer de respecter cette directive du gouvernement», explique le responsable des communications et des affaires publiques à l’ARQ Martin Vézina.
Pour sa part, le pub et centre d’amusement Boulzeye situé à Pointe-aux-Trembles a mis en place des mesures d’hygiène spéciales et limite sa capacité à 250 personnes à l’intérieur à la fois, indique le président Mathieu Huppé.
«À l’aide de thermomètres infrarouges, nous nous assurerons qu’aucune personne ne fait de fièvre. Si, malheureusement, nous constatons un cas de fièvre, nous demanderons à la personne de quitter», affirme-t-il.
Les employés ont l’autorité de demander à toute personne présentant un symptôme de grippe tel que de la toux, ou des problèmes respiratoires évidents, de quitter les lieux, par mesure préventive, ajoute M. Huppé.
Exceptionnellement, les clients pourront déplacer ou reporter leur réservation sans frais jusqu’à 2h d’avis avant l’événement.
Impacts économiques
Selon Martin Vézina de l’ARQ, l’annulation d’événements aura un impact sur l’achalandage des restaurants et sur les ventes dans l’industrie. «C’est sûr qu’avec ces éléments, ça va avoir un impact économique important pour tout ce qui est touristique, ça dépasse la restauration», dit-il.
Le responsable des communications ajoute qu’il s’attend à ce que les gouvernements réfléchissent à aider les entreprises de ce secteur.
M. Vézina n’exclut pas l’idée que des employés pourraient perdre leur emploi. «S’il y a vraiment une baisse d’achalandage, oui ça pourrait se traduire par des mises à pied», émet-il.