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Femme de 85 ans blessée grièvement à PAT: la sécurité piétonnière fortement remise en question

NEW YORK, NY - FEBRUARY 18: Pedestrians cross a street on Broadway at one of the deadliest intersections in Manhattan on February 18, 2014 in New York City. Following a surge in traffic related fatalities and injuries in New York, Mayor Bill de Blasio has unveiled more details about his ?Vision Zero? initiative. As part of the 63 point plan to make the streets safer, Mayor de Blasio will be increasing enforcement against speeding, expanding the use of speed and red light enforcement cameras and trying to reduce the citywide speed limit from 30 mph to 25 mph. Eleven New Yorkers were killed in traffic accidents in the first two weeks of 2014. (Photo by Spencer Platt/Getty Images) Photo: Getty Images

À la suite d’un accident survenu au coin des rues Sherbrooke Est et Saint-Jean-Baptiste à Pointe-aux-Trembles, mercredi dernier, la sécurité des piétons, plus particulièrement celle des aînés, est remise en question par des représentantes du milieu.

Le 25 mai au matin, une piétonne de 85 ans a été grièvement blessée après avoir été heurtée par un véhicule conduit par une sexagénaire. La vie de la piétonne est désormais hors de danger, bien qu’un suivi médical serré ait été nécessaire. La conductrice est restée sur les lieux de l’événement et les enquêteurs ont conclu qu’aucune infraction n’a été commise par cette dernière. «On réitère l’importance de la vigilance aux intersections et du respect de la signalisation, autant de la part des automobilistes que des piétons», explique le chef de police au poste de quartier 49 du SPVM, Steve Thouin, avant d’ajouter que les policiers organisent des ateliers de sensibilisation auprès de certaines populations vulnérables.

L’accident survenu mercredi dernier a obligé les autorités à fermer l’intersection Sherbrooke Est et Saint-Jean-Baptiste.

La conseillère de la Ville pour le district de Pointe-aux-Trembles, Suzanne Décarie, a préféré ne pas commenter cet événement en particulier, faute d’informations au moment de l’entretien. Toutefois, elle n’a pas cherché à cacher que selon elle, il y a un manque flagrant de civilité sur les routes de Pointe-aux-Trembles et de Montréal en son ensemble. «On a beau mettre des balises et des trottoirs, si les gens ne respectent pas la signalisation, personne n’est en sécurité. S’ils la respectaient, on n’en parlerait même pas aujourd’hui. Ici, tout le monde est pressé, ça doit aller vite. Comment se sortir de cette situation? Je pose la question, car il ne peut pas y avoir des policiers à tous les coins de rue», lance-t-elle.

Mme Décarie croit également que les citoyens ne sont pas assez informés, entre autres concernant les boutons-poussoirs installés à certains coins de rue. «Malheureusement, les gens ne savent pas comment ça fonctionne. On a des plaintes par rapport au temps de traverse, mais peu sont au courant du fait que l’utilisation de ces boutons le prolonge. Il y a un gros travail d’éducation à faire par rapport à cela», de poursuivre la conseillère.

Une situation dénoncée

Différents organismes prônent l’idée de repenser Montréal en fonction des aînés, qui se font de plus en plus nombreux. C’est le cas entre autres de la directrice générale de l’Association bénévole de PAT-ME et présidente de la Table de concertation des aînés de PAT-ME, Louise Croussett, ainsi que de la coordonnatrice de l’Association québécoise de défense des droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) Pointe-de-l’Île, Christine Guillemette. La première mentionne que des demandes ont été faites à plusieurs reprises pour que les temps de traverse soient rallongés. «On peut prolonger le temps à certaines intersections, mais ce n’est toujours pas assez. Les voitures ne veulent pas attendre, mais les gens à mobilité réduite ne peuvent pas aller plus vite», déplore Mme Croussett.

Cette dernière trouve qu’il y a un manque de cohérence dans la façon dont Montréal gère la situation. «C’est aberrant, car on demande aux gens d’être actifs, mais il faudrait qu’ils puissent l’être de façon sécuritaire. Il est vrai qu’il arrive aussi que des piétons ne suivent pas les règlements, mais la Ville devrait avoir davantage un réflexe aînés. Ça touche tout le monde», continue-t-elle.

Louise Croussett suggère entre autres la mise en place d’installations au milieu des principales artères de Pointe-aux-Trembles, permettant de protéger les piétons qui n’ont pas le temps de traverser la rue au complet d’un seul coup. «C’est surtout une problématique lorsqu’il y a quatre voies à traverser. Par exemple, au coin Tricentenaire et Sherbrooke, on est chanceux que personne n’ait encore été tué», critique-t-elle.

C’est une problématique présente dans tout l’est, car la circulation n’est vraiment pas bien adaptée aux piétons, et encore moins aux aînés. Malheureusement, ce sont souvent eux les victimes.

Même son de cloche du côté de la coordonnatrice de l’AQDR, alors que celle-ci met de l’avant la vulnérabilité des personnes âgées. «C’est une problématique présente dans tout l’est, car la circulation n’est vraiment pas bien adaptée aux piétons, et encore moins aux aînés. Malheureusement, ce sont souvent eux les victimes. Il faut repenser la ville en fonction d’eux, et ce, au-delà de coins de rue spécifiques. C’est un problème à grande échelle», fait-elle valoir.

Mme Guillemette ajoute qu’il soit également important de considérer les aînés qui habitent encore à leur domicile ou dans des secteurs un peu plus éloignés. «Ça ne doit pas seulement être une priorité près des intersections où il y a des résidences. Dans les autres coins, parfois, les citoyens ne savent pas à qui s’adresser pour se faire entendre», conclut-elle.

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