Projet Faubourg Pointe-aux-Prairies: l’arrondissement pose un ultimatum
En conflit depuis plusieurs mois avec un promoteur immobilier, l’arrondissement de Rivière-des-Prairies-Pointe-en-Trembles vient d’imposer «un délai ultime d’un mois» au responsable de ce projet pour retirer son bureau des ventes. Ce dernier se défend avec véhémence.
Le torchon brûle entre l’arrondissement et l’entreprise Les Constructions fédérales inc. au sujet du Faubourg Pointe-aux-Prairies, important projet immobilier au bord de la rivière des Prairies dirigé par le promoteur Rhéal Dallaire.
En cause notamment, un pavillon de ventes aménagé en 2005. Or, le terrain sur lequel il se trouve a été acquis par la Ville l’année suivante, en vue d’y aménager un parc.
Depuis, selon l’arrondissement, ce bâtiment occupe «illégalement» cet espace puisqu’il n’a obtenu aucune «autorisation», et ce, «sans acquitter quelque contribution publique que ce soit».
Plusieurs citoyens, qui résident autour de ce pavillon, avaient déjà adressé des plaintes à l’administration, affirmant qu’un parc leur avait été promis lors de l’achat de leur propriété.
Le promoteur se défend
Lors du conseil d’arrondissement du 1er novembre, la mairesse Chantal Rouleau, visiblement remontée, a voulu «poser un geste important», avec l’adoption, à l’unanimité, d’une résolution visant à déplacer le bâtiment au cœur du litige.
De son côté, Rhéal Dallaire, le promoteur de ce projet, évoque une entente, que TC Media a pu consulter, signée en décembre 2005 avec Cosmo Maciocia, l’ancien maire de RDP-PAT-Montréal-Est. D’après le promoteur, l’accord autorisait la présence du pavillon jusqu’à la fin du projet immobilier. Aucune date de fin d’exploitation n’y est d’ailleurs mentionnée.
«Il y a eu des ententes avec la Ville, insiste M. Dallaire. C’est une question de légalité.»
Une proposition de déplacement du pavillon rejetée
Ce dernier, «dans le but de ne pas se chicaner, car moi je n’aime pas vraiment la chicane», a cependant présenté le 12 octobre dernier une proposition à l’arrondissement pour déplacer ce pavillon de ventes.
Une offre, que M. Dallaire n’a pas souhaité dévoiler, qui a été repoussée par l’administration, «dans le meilleur intérêt des citoyens», a précisé la mairesse. «Nous demeurons très ferme sur cet enjeu», a-t-elle ajouté.
Par le biais de cette résolution, l’arrondissement demande à «révoquer toute forme d’arrangement non officiel de quelque nature que ce soit», qui a pu se faire par le passé. Avant notamment l’arrivée de Chantal Rouleau à la tête de l’arrondissement en juin 2010.
«Les citoyens ont le droit à leur parc et ce dans les meilleurs délais», précise-t-elle.
En cas de refus, l’élue indique que l’arrondissement «s’en remettra à d’autres autorités s’il y a lieu».
«On va se défendre, c’est tout. On va faire valoir nos droits en cour», lui répond Rhéal Dallaire.
«Je n’aime pas du tout ce que j’entends», Chantal Rouleau
Le projet Faubourg Pointe-aux-Prairies n’en est pas à son premier litige. Ces dernières semaines, plusieurs citoyens disent vivre un «cauchemar» depuis l’acquisition récente d’une propriété.
Alors que de nombreux travaux de finition n’avaient pas été complétés au moment de leur installation, ces résidents ont reçu, par huissier, des hypothèques légales provenant de sous-traitants non payés par l’un des entrepreneurs, Construction Sébalan. Ce dernier, injoignable, aurait quitté le chantier d’une manière soudaine.
«Je n’aime pas du tout ce que j’entends, ni ce qui se passe dans ce quartier qui devrait être un quartier de bonheur. Et ce n’est pas le bonheur pour tous les citoyens», déplore Chantal Rouleau.
Rhéal Dallaire, qui affirme avoir confié la réalisation de ces propriétés à Sébastien Maheux, le directeur de Construction Sébalan, rejette tout lien dans cette affaire. «Je ne suis nullement impliqué dans la construction de ces maisons. […] Ces gens-là, actuellement, on tente de les aider», clame M. Dallaire.