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Pointe-aux-Prairies: pas d’abattage de cerfs en vue

Selon le dernier recensement aérien, la densité de cerfs de Virginie est trop élevée dans le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies Photo: Archives/Métro Média

Montréal pourrait-il emboîter le pas à Longueuil et abattre les cerfs de Virginie en surnombre dans le parc Nature de Pointe-aux-Praires?  Peu probable, croit le conseiller de Pointe-aux-Prairies Richard Guay, qui a travaillé sur le dossier il y a quelques années.

Lors du dernier recensement aérien, en 2017, 32 cerfs de Virginie ont été dénombrés dans le parc-nature de la Pointe-aux-Prairies (PAP). Selon le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP), cette population par kilomètre carré serait quatre fois trop élevée pour le territoire.

Cette densité dépasse d’ailleurs celle du parc Michel-Chartrand à Longueuil, que le MFFP considère deux fois trop élevée. Rappelons que le 17 novembre, Longueuil a confirmé qu’il abattrait une quinzaine des cerfs de Virginie du parc pour contrôler cette surpopulation.

Pour Richard Guay, cependant, rien ne laisse présager que Montréal fera de même à RDP-PAT. À son avis, la surpopulation des chevreuils s’est «résorbée» dans le secteur depuis 2015.

En effet, les chiffres laissent croire que le nombre de cervidés est en baisse à PAP au cours des dernières années. Une quarantaine de cerfs avaient été dénombrés en 2013 dans le parc-nature. À l’époque, M. Guay avait siégé sur le Comité sur la surpopulation de cerfs au parc-nature afin de trouver une solution au problème.

La Ville avait alors envisagé de permettre la chasse, la stérilisation ou la déportation de ces animaux. Selon M. Guay, ces mesures n’ont pas eu à être mises en place, car «le problème s’est réglé de lui-même». Il affirme d’ailleurs n’avoir eu presque aucune plainte citoyenne à cet effet depuis 2015.

La Ville étudie la question

Cependant, la Ville de Montréal indique être, en collaboration avec le MFFP, en recherche «des modes de gestion les plus appropriés» à cette question «complexe». En effet, la surpopulation aurait causé une dégradation importante de l’intégrité des écosystèmes depuis 2005 dans le parc-nature de Pointe-aux-Prairies.

Sans s’avancer sur les solutions qui pourraient être mises de l’avant, la Ville n’écarte pas la capture et l’abattage comme solution.

Depuis 2014, le 311 enregistre entre 14 et 23 plaintes annuellement concernant des «animaux sauvages importuns» à RDP-PAT. Les cerfs de Virginie entrent dans cette catégorie, mais on n’en sait pas le nombre.

Différence de territoire

Selon le biologiste Richard Beauchemin, originaire de PAT, les comparaisons entre les parcs de PAP et de Longueuil sont difficiles car ils diffèrent en termes de taille, de location et de faune. Par exemple, le parc Michel-Chartrand n’a pas de coyotes en son territoire, tandis que les coyotes du parc de PAP pourraient potentiellement contribuer au contrôle de la population des cervidés.

Par ailleurs, le biologiste croit que le nombre de plaintes et de recours citoyens influence les Villes à contrôler les populations animales. À cet effet, le biologiste rappelle que le parc de Longueuil, contrairement à celui de PAP, se trouve au centre d’une zone résidentielle, ce qui crée un plus grand potentiel de plaintes.

Sans affirmer que Montréal empruntera cette voie dans son grand parc, M. Beauchemin s’inquiète toutefois du précédent que va créer l’abattage de Longueuil. À son avis, la solution à la surpopulation devrait passer par une meilleure gestion faunique, qu’il juge défaillante dans plusieurs parcs nature. « Malheureusement, beaucoup de municipalités n’ont pas les ressources nécessaires pour faire ça», affirme-t-il.

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