Le milieu des affaires de l’Est demande à Ottawa d’agir
La chambre de commerce de l’est de la Montréal (CCEM) réclame à Ottawa d’investir 200 M$ pour décontaminer les sols du secteur, en pleine campagne d’élections fédérales. Une requête au cœur de son livre blanc qui a été publié aujourd’hui.
Cap sur l’est, livre blanc d’une centaine de pages édité par la CCEM, renferme plusieurs recommandations pour le développement de l’est sur la décennie 2020-2030. La priorité ? La décontamination de sols, une des clés de la sortie du secteur de son enclavement pour attirer de nouvelles entreprises. C’est en ce sens qu’elle demande à Ottawa d’investir 200M$.
La décontamination des sols de l’Est devrait coûter cher. Selon Christian Yacarrini président et chef de la direction de la Société de développement Angus, il y aurait 24 millions de pieds carrés à décontaminer. Ayant lui-même procédé à la décontamination des sols de son entreprise, il a fait le calcul : « Un pied carré à décontaminer représente entre 30 et 35 dollars. Pour 24 millions de pieds carrés, il faudra au moins 800 millions de dollars. »
Si le futur gouvernement fédéral venait à mettre la main au portefeuille, ce seraient 200M$ en plus des 200M$ versés en partie par Québec.
« Il faut que le gouvernement donne même plus ! »
Cette requête de la CCEM a été présentée devant quatre candidats d’est, des issus principaux partis en lice pour les fédérales. Qui pourront, peut-être, l’appuyer une fois sur les bancs de la Chambre des communes.
À l’image de Mario Beaulieu, bloquiste de la Pointe-de-l’Île : « Au comité de développement de l’est de Montréal, on a pris l’engagement avec François Blanchet pour travailler à ce que le gouvernement fédéral investisse 200 millions lui aussi dans la décontamination des sols dans l’est de Montréal, alors on va continuer de relancer les autres partis pour voir s’ils vont prendre cet engagement-là aussi. »
Le NPD, à travers Chu Anh Pham, candidate pour Honoré-Mercier, « n’a pas pris position sur la décontamination des sols. Lors de la déclaration pour la revitalisation de l’est de Montréal on était déçus que le fédéral n’ait pas pris part. C’est une première étape, une ouverture, car ça vise tout le développement de l’est et rentre dans notre concept d’environnement ».
Robert Coutu, candidat conservateur de la Pointe-de-l’Île, lance : « Ça me fait réaliser à quel point l’est de Montréal a besoin, depuis trop longtemps, d’un investissement majeur du gouvernement fédéral. Il faut que le gouvernement fédéral donne même plus que les 200 millions de Québec. »
« L’argent est là ! »
Des propos nuancés par Soraya Martinez-Ferrada, candidate libérale à Hochelaga, explique : « On est prêts à donner un soutien au développement de l’est, parce que l’argent est là. Il faut qu’on nous présente des projets, quand Québec et Montréal seront prêts, nous on sera là. »
Elle rappelle qu’une une entente en juin 2018 entre le Canada et Québec a eu lieu pour 7,5 milliards de dollars. Une enveloppe qui comprenait la décontamination des sols.
Décontaminer, mais pas seulement
Au menu du livre blanc de la CCEM, le transport collectif y a également sa place à travers le prolongement de la ligne bleue, du Service rapide par bus (SRB) jusqu’à Notre-Dame et du Réseau express métropolitain (REM). Mais aussi l’amélioration des infrastructures, l’amélioration de la fluidité du transport des marchandises, l’encouragement à des modèles socio-économiques innovateurs.
En chiffres
200
C’est en millions de dollars la promesse du gouvernement de Québec pour la décontamination des sols de l’Est. Pour l’instant, ce sont 100 millions qui ont été investis.
24
En millions, le nombre de pieds carrés de terrains contaminés.
800
En millions de dollars le prix de la décontamination de 24 pieds carrés de terrains contaminés. Un montant avancé par Christian Yaccarini de la société de développement Angus. Lui-même a dû décontaminer 300 000 pieds carrés pour son entreprise.