Retour de la culture attendu au Théâtre Outremont
Après plusieurs mois d’incertitudes dans le monde culturel, les salles de spectacle pourront de nouveau ouvrir leurs portes et accueillir le public. Une décision surprise pour le personnel du Théâtre Outremont qui demeurait tout de même sur le qui-vive depuis quelque temps.
«Il y avait une rumeur qui avait précédé l’annonce. On savait que ça s’en venait, mais je ne croyais pas que ce serait aussi rapide. On est vraiment content», explique le directeur général du Théâtre Outremont, Denis Simpson.
Il y a quelques semaines, Québec a permis la réouverture des salles à compter du 26 mars. Les différents établissements culturels commencent à dévoiler leur programmation pour les prochains mois.
«Il y a beaucoup de choses qui restent à confirmer. Il y a des artistes qui, d’une certaine façon, avaient perdu espoir de faire leur spectacle, donc avaient arrêté de répéter», estime M. Simpson qui est en poste depuis août 2018, après quelques mois comme titulaire par intérim.
Un retour hâtif force l’industrie à se mettre en branle rapidement. Si l’institution de l’avenue Bernard ne manque pas de techniciens, c’est un peu plus complexe pour le personnel d’accueil.
«La plupart se sont trouvés des jobs ailleurs. Comme on ne savait jamais à quel moment on allait reprendre, on ne pouvait pas leur garantir des heures. Il faut un peu rebâtir une équipe», explique-t-il.
«Nos équipes ont travaillé autant que s’il y avait eu une saison régulière. Ce n’est pas parce qu’il n’y avait pas de spectacles en soirées qu’on a fermé la salle. On n’a jamais accueilli autant d’équipes pour qu’elles fassent du travail de laboratoire, des enregistrements. On a fait aussi de la webdiffusion.» Denis Simpson
Ouvert en octobre 1929, l’Outremont pourra accueillir 150 personnes dans sa salle d’environ 800 places.
Un plan a été prévu afin de respecter la distanciation, autant à l’extérieur, dans les files d’attente, qu’à l’intérieur, dans la salle. Des désinfectants seront mis à la disposition et le port du masque sera obligatoire.
Adaptation
Comme différentes industries, le domaine des spectacles a été fortement touché par la situation actuelle. En effet, les salles agissent comme un intermédiaire entre le public et les comédiens ou les musiciens.
«Une de mes craintes, c’est qu’on ait perdu contact avec le public et avec certains artistes», admet M. Simpson. Le directeur général ajoute toutefois qu’il y a un certain engouement depuis quelques semaines.
Afin de demeurer actif et de s’adapter à la situation actuelle, le Théâtre Outremont a mis en place quelques évènements virtuels au cours des derniers mois. Dès la mi-décembre, des représentations du poète et romancier, David Goudreault et du musicien Damien Robitaille ont été offertes, de même que des évènements pour les enfants. L’avenir dira si la formule numérique demeurera.
«On est en réflexion. Le rapport coût-bénéfice n’est pas avantageux pour les spectacles virtuels. Ça coûte cher faire une captation de grande qualité. […] Ce n’est pas notre premier mandat et ce n’est pas quelque chose que l’on considère faire à grande échelle», dit M. Simpson.
Programmation
Des annonces devraient survenir au cours des prochaines semaines concernant des spectacles à l’Outremont. S’il y a peu de représentations prévues d’ici juin, l’établissement culturel accueillera plusieurs artistes comme Marc Messier, Ariane Moffatt et Bobby Bazini, entre autres, au cours de la prochaine année.
L’institution souhaite que la salle soit de plus en plus fréquentée. Pour se faire, on tente d’offrir la meilleure programmation possible au public, notamment en tentant d’attirer plus de grands et davantage d’artistes francophones.
«En musique populaire francophone, il y a peut-être un besoin à combler dans des salles indépendantes et non commerciales. Donc, c’est plus vers ça qu’on s’en va», note M. Simpson.
Le Ciné-Outremont, pour sa part, a déjà prévu une douzaine de films qui seront projetés tous les lundis. Il s’agit d’une activité qui avait accueilli plus d’une centaine de personnes par représentations avant la deuxième vague de COVID-19.