Outremont

L’activité physique atténuerait les effets néfastes de l’alcool

Les effets néfastes de l’alcool, dont le risque de mourir prématurément d’un cancer, seraient atténués par l’activité physique modérée, selon une étude de l’Université de Montréal publiée dans la prestigieuse revue British Journal of Sports Medicine.

Karine Perreault, doctorante à l’École de santé publique de l’UdeM, a démontré qu’en suivant les recommandations de 150 minutes d’exercice modéré par semaine, le risque de mortalité accru, toutes causes confondues, était considérablement réduit pour presque tous les buveurs. Seuls ceux qui prenaient plus de 28 consommations par semaine demeuraient à risque.

Cette nette diminution des risques a également été remarquée à propos de la mortalité par cancer.

«L’objectif de cette étude est d’encourager les gens à bouger davantage, et non à boire davantage, souligne Mme Perreault. La modération a toujours bien meilleur goût, qu’on soit actif ou non. Et comme dans tout, les risques ne sont pas nuls lorsqu’on consomme de l’alcool, et la dépendance n’est pas affectée par l’activité physique.»

Pour parvenir à ses résultats, la chercheuse a étudié une banque de données réunissant les résultats d’une étude de santé publique réalisée sur plus de 36 000 Britanniques de plus de 40 ans, sur une période de 10 ans.

Mécanismes biologiques
Selon Mme Perreault, ce phénomène pourrait s’expliquer par des mécanismes physiologiques communs. En effet, l’activité physique et la consommation d’alcool agissent sur les mêmes mécanismes, mais en sens inverse.

«Par exemple, on sait que l’alcool peut provoquer la mort en raison du stress oxydatif qu’il entraîne. En parallèle, l’activité physique abaisse ce stress oxydatif. Il en est de même pour le système immunitaire: l’alcool l’affaiblit, tandis que bouger le renforce.»

Toutefois, il ne faut pas croire que cet effet inverse s’applique sur une courte période de temps. «Si vous faites du sport le lendemain d’une soirée bien arrosée, ça ne contribuera pas à réduire votre gueule de bois», observe la doctorante.

Risques accrus chez les sédentaires
L’étude démontre également que pour les sédentaires, les risques de mort prématurée seraient 16% plus élevés chez les personnes qui s’en tiennent aux quantités d’alcool recommandées par les autorités (moins de 12 consommations chez les hommes et huit chez les femmes), que chez celles qui ne consomment jamais d’alcool.

Chez les grands buveurs, qui consomment plus de 28 consommations par semaine pour les hommes, et plus de 20 pour les femmes, le risque est supérieur à 58%. Ces données sont encore plus élevées en ce qui a trait aux chances de mortalité par le cancer.

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