Quatre ans après La Liste, Sylvie Drapeau se glisse de nouveau sous les traits de cette femme sans nom que le public a découvert dans le premier volet de la trilogie. Un personnage que l’auteure Jennifer Tremblay a créé spécialement pour elle et qui révèle un tout autre pan de son histoire dans «Le Carrousel».
Produit par le Théâtre d’Aujourd’hui et mis en scène par Patrice Dubois, ce monologue théâtral se veut la suite de La Liste. Une pièce chaudement applaudie par le public et la critique, pour laquelle la dramaturge québécoise a remporté notamment le Prix Michel-Tremblay en 2011. Quelle est la muse qui l’a inspirée pour cette création en trois parties? Nulle autre que Sylvie Drapeau. La comédienne a accepté de se confier à propos du rôle qu’elle porte en solo dans «Le Carrousel».
«L’auteure Jennifer Tremblay a écrit une trilogie pour moi. Il y a eu La Liste – qui a été jouée chez vous à Sainte-Geneviève d’ailleurs – et maintenant nous sommes dans «Le Carrousel», la seconde partie. La troisième est même déjà écrite, elle s’intitule «La Délivrance» et elle sera transportée sur scène au Théâtre d’Aujourd’hui et éventuellement en tournée», explique Sylvie Drapeau. Pour ceux qui n’ont pas eu l’occasion de voir le premier épisode de la série théâtrale, il ne s’agit pas d’un prérequis: «C’est le même personnage, mais dans un tout autre aspect de sa vie. Les pièces ne sont pas envisagées comme une suite; ce sont vraiment deux planètes différentes et il n’est pas nécessaire d’avoir vu La Liste pour comprendre «Le Carrousel».
Au fil de la route 138
«On retrouve donc toujours cette femme de la Côte-Nord qui cette fois-ci retourne vers sa ville natale pour se rendre au chevet de sa mère malade. Elle est sur la route 138 et il y a une foule de brides de son enfance qui remontent à la surface. En roulant vers sa mère, elle fait une plongée au cœur de ses racines. À travers ses souvenirs, on va connaître sa grand-mère, son grand-père et voir tout l’amour qu’elle a envers ses propres fils également. Parce que c’est un hymne d’amour pour ses enfants, une pièce sur la famille, la transmission, les racines et là d’où on vient, observe la comédienne. Quand on retourne chez nos parents, c’est vrai que c’est un peu dans notre passé qu’on replonge.»
Conteuse
«L’auteure a dit ceci à propos du «Carrousel»: «J’ai voulu écrire une pièce sur la joie et j’ai trouvé beaucoup de tristesse en chemin». Je trouve que cette phrase résume très bien, parce que cette femme voit ressurgir certaines choses de son passé qui sont un peu tristes, mais qui font partie de la vie et de ce qu’elle est devenue. Et c’est l’amour qui en ressort finalement, souligne la grande dame de théâtre. La formule que le metteur en scène m’a demandé d’adopter, c’est d’être là comme une conteuse. Mon personnage raconte son histoire, mais il y a aussi toutes ces vies autour qui y sont rattachées. Ça fait beaucoup de monde en réalité! Et puis je ne suis pas complètement seule, car il y a un musicien sur scène avec moi. Il est derrière le rideau, alors on ne le voit pas, mais il fait toute la musique et les sons «live» avec une panoplie d’instruments inventés hétéroclites et un peu étranges. Ce n’est pas une bande sonore enregistrée, alors le résultat est très vivant!», conclut Sylvie Drapeau.
La pièce «Le Carrousel» sera présentée à la salle Pauline-Julien le mardi 14 avril, à 20h. Informations: www.pauline-julien.com ou 514 626-1616.