Une saison ponctuée d'une blessure et d'une médaille d'or
L’athlète de Beaconsfield convient qu’il a eu toute une saison. Durant le quatrième match de la demi-finale de conférence contre Los Angeles – série qu’auraient dû remporter San Jose après avoir pris une avance de 3-0 – Vlasic a été sérieusement blessé après avoir été frappé par Jarret Stoll des Kings. Un coude porté à la tête a résulté en une «blessure au haut du corps». Il s’est de plus infligé une entorse à un ligament du genou en retombant sur la glace.
«Quand un gars se blesse, l’équipe se bat pour boucher les trous mais cette fois, plusieurs facteurs différents nous ont coûté la victoire», analyse Marc-Édouard en entrevue avec Cités Nouvelles. Ce n’était pas facile pour lui de devenir spectateur, impuissant à aider les siens. Les médecins étaient catégoriques: il était hors de question qu’il revienne au jeu contre les Kings.
«Je n’aurais pas pu revenir en deuxième ronde, mais peut-être en troisième ronde», affirme-t-il. Les médecins lui avaient prescrit de six à neuf semaines de repos. Même avant que ne tombe le diagnostic, il savait bien de quoi il en retournait. «Ca m’est déjà arrive deux autres fois, je savais ce qu’il allait arriver.»
Le défenseur de 27 ans ne laisse passer rien ni personne selon Hockeybuzz, Nhlnumbers et InsideHockey. Il n’est peut-être pas flamboyant, mais très talentueux dans son champ d’expertise. Assez talentueux en tout cas pour se tailler une place au sein de l’équipe olympique canadienne.
«En tant qu’athlète, c’est une reconnaissance incroyable!», reconnaît-il en rappelant qu’il s’agit d’une opportunité qui ne se représente qu’une fois tous les quatre ans – pour peu qu’elle se présente un jour.
«C’est plus difficile de décrocher l’or aux olympiques que de mettre la main sur la coupe Stanley», offre-t-il comme réponse quand on lui demande quelle réussite importait le plus à ses yeux.
Les deux n’ont pas de prix mais sont différents, bien que la coupe Stanley demeure le rêve de tous les p’tits gars – la raison qui les amène au hockey.
Marc-Édouard qui?
Connu davantage sur la côte du Pacifique, il n’avait pas grand notoriété à l’est du continent avant sa sélection aux olympiques, bien qu’il évolue dans la LNH depuis huit ans. «Nos matchs sont disputés beaucoup plus tard et en plus, nous ne jouons pas beaucoup contre les équipes de l’Est.»
L’ex-porte-couleurs des Remparts de Québec ne s’en plaint pas. Il n’a jamais couru après la reconnaissance et la gloire.
À Sotchi, des journalistes «de l’Est» lui ont parlé pour la première fois. «Sans cela, j’aurais pu passer huit autres années sous le signe de l’anonymat dans la LNH», blague-t-il. La gloire inattendue n’est pas son souvenir le plus précieux de son passage en Russie. Il n’en revient toujours pas d’avoir battu les meilleurs hockeyeurs au monde.
«Ce fut une expérience magnifique pour moi et aussi pour mes parents et ma conjointe», dit-il. Il était triste de ne pas pouvoir inviter ses frères à le suivre en Russie, tout en se rappelant de ses jeunes années quand leur père et eux jouaient sur la patinoire familiale derrière la maison.
Les joies de la saison estivale n’ont pas vraiment commencé pour lui avec quatre autres semaines au repos forcé. Viendra ensuite la physiothérapie. Il possède un moral à toute épreuve et se dit convaincu de sa guérison complète.
Il viendra notamment à Montréal pour visiter parents et amis.