Le clin d’œil humoristique de Côte-Saint-Luc à la loi 96
Dans un coin de l’île de Montréal, au cœur de la grande métropole québécoise, la municipalité de Côte-Saint-Luc semble avoir trouvé le moyen de s’amuser de la nouvelle loi 96, récemment entrée en vigueur. La municipalité a modifié le message automatique que l’on entend en appelant les services municipaux.
«Si vous souhaitez être servi en anglais, appuyez sur deux. Au fait, vous n’avez pas besoin de nous montrer votre bulletin scolaire de troisième année, ni votre arbre généalogique remontant à dix générations. Et vous n’avez pas à promettre quoi que ce soit. C’est la ville de Côte-Saint-Luc, et c’est comme ça que nous fonctionnons.»
Une pointe d’humour en bonne et due forme aux nouvelles conditions imposées par la loi 96.
La législation oblige en effet les résidents à «attester de bonne foi» de leur droit à recevoir des services en anglais lorsqu’ils appellent le 311, le service d’information municipal. Les exceptions incluent notamment les personnes ayant le droit à l’éducation en anglais, les Autochtones, les nouveaux immigrants et ceux qui correspondaient en anglais avec la Ville de Montréal avant le 13 mai 2021.
Une liste qui n’a pas manqué de susciter quelques grincements de dents.
Statut bilingue officiel
Le gouvernement a promulgué la loi 96 en 2022 pour tenter de renforcer la place du français au Québec. Mais à Côte-Saint-Luc, on a décidé de prendre ces modifications avec un grain de sel… et une bonne dose d’humour.
Rappelons que cette petite municipalité s’est vu octroyer un statut bilingue officiel en 2005 et a depuis lors lutté pour le maintenir. La ville de Côte-Saint-Luc s’amuse ainsi malicieusement de la loi, dont certaines dispositions ne s’y appliquent pas, comme la communication en français seulement, en raison de son statut.
Dans la foulée de l’entrée en vigueur de la loi 96, d’autres institutions comme la Société des alcools du Québec (SAQ), ou encore Québec 511, où l’on suit l’état des routes, ont maintenu les versions anglophones de leurs services.
C’est aussi le cas de la Ville de Montréal. «Ce contenu est destiné au public couvert par les exceptions prévues par le projet de loi 96», peut-on lire sur la version anglophone de son site.
«Dans certaines situations, la Ville peut communiquer avec les résidents en anglais, en plus du français, que la personne appartienne ou non à l’un des groupes d’exceptions. Cela s’applique à toutes les situations qui concernent la santé ou la sécurité publique», indique-t-on.