Annah-Bénédicte Mbongo: étoile montante du canoë-kayak

À presque 21 ans, Annah-Bénédicte Mbongo entame sa huitième saison de canoë-kayak au club de Pointe-Claire. Celle qui a été nommée Étoile ESIM 2022 par le programme Excellence sportive de l’île de Montréal partage son temps entre les entraînements sportifs et ses études à l’Université Dalhousie, en Nouvelle-Écosse.

Remontons un peu dans le temps: Annah-Bénédicte a 13 ans quand les parents d’une de ses amies lui proposent de s’inscrire au club de canoë-kayak de Pointe-Claire pour l’été. Ce qui devait être une simple activité récréative estivale s’est vite transformé en pratique sportive plus sérieuse.

«Le moment où j’ai choisi d’en faire une pratique intensive, c’est quand on a commencé à aller à des camps d’entraînement en Floride pendant l’hiver.»

Le froid hivernal rendant impossible la pratique pendant cette saison au Québec, bon nombre d’équipes migrent vers les États-Unis pour s’entraîner lors de la saison froide. Ces entraînements hivernaux permettent alors à Annah-Bénédicte Mbongo d’améliorer ses performances pendant l’été.

«C’est là que j’ai eu le déclic, et que je me suis dit que c’est quelque chose que je pourrais poursuivre pendant longtemps.»

Récemment, elle a été sélectionnée Étoile ESIM 2021-2022 aux côtés de 11 autres athlètes issus de disciplines différentes. Cette distinction lui a permis de recevoir une bourse pour couvrir les frais et des aides pour sa pratique sportive, comme l’accès à une consultante en performance mentale, et de la visibilité essentielle pour trouver des commanditaires.

Partager son temps

Si la pratique du canoë-kayak et les entraînements sportifs qui l’accompagnent occupent une grande partie des journées d’Annah-Bénédicte Mbongo, cette dernière met toutefois un point d’honneur à poursuivre des études universitaires.

«L’école, ça a toujours été ma priorité. Pour les parents immigrants, c’est souvent la première raison de leur déménagement en Occident: pour que leurs enfants puissent aller à l’école», soutient la jeune kayakiste, en indiquant que ses parents ont quitté le Congo en 1998 pour s’installer d’abord à Saint-Laurent, puis à Pointe-Claire.

Après avoir entamé des études en actuariat à l’Université de Montréal, Annah-Bénédicte Mbongo a décidé de faire un transfert à l’Université Dalhousie en Nouvelle-Écosse, un choix d’autant plus en concordance avec sa pratique sportive.

«La Nouvelle-Écosse est le berceau du canoë-kayak au Canada, il y a beaucoup plus de pagayeurs concentrés au même endroit», assure-t-elle, tout en se réjouissant de pouvoir s’entraîner près du camp d’entraînement de l’équipe nationale.

Si Annah-Bénédicte Mbongo ne manque pas d’ambition pour l’avenir, elle souhaite toutefois prendre son temps. Elle n’oublie pas sa vie hors du sport, et la nécessité de prendre soin de sa santé mentale, laquelle peut parfois être mise à rude épreuve quand on est un athlète de haut niveau.

Pour ses prochains projets sportifs, elle souhaiterait se qualifier pour des compétitions internationales, comme les championnats du monde 2023. Par la suite, elle aimerait intégrer l’équipe nationale de canoë-kayak, et avoir la chance de concourir à des Jeux olympiques.