La Salle Pauline-Julien pourra réaliser son plan d’action 2016 grâce à une subvention de 150 000$ de la part de la Ville de Montréal. La petite salle de spectacle, qui jongle avec des difficultés financières depuis plusieurs années, a accumulé un déficit de près de 158 000$.
La ville offre une aide financière au diffuseur culturel de Sainte-Geneviève pour la deuxième année consécutive; un partenariat que l’organisme espère voir devenir récurrent.
«Depuis quelque temps, on se questionnait sérieusement sur notre avenir, indique la directrice de la salle, Diane Perreault. On avait fait tout ce qu’on pouvait pour réduire nos dépenses, et sans argent neuf, on n’était pas en mesure de continuer. On a réalisé que comparativement aux autres diffuseurs du Québec, on était peu soutenu par le municipal.»
Pour améliorer sa situation précaire, la Salle Pauline-Julien a commandé des études afin d’évaluer ses principes de gestion et sa fréquentation.
«On a conclu que notre petite salle de 380 places ne permet pas de dégager des revenus suffisants, comparativement aux diffuseurs qui peuvent accueillir 650 spectateurs et plus», ajoute-t-elle.
L’organisme est loin d’être seul dans sa situation, selon Louise Martin, présidente du Réseau indépendant des diffuseurs d’événements artistiques unis (RIDEAU). «La plupart des salles sont confrontées à une baisse de fréquentation, couplée à une augmentation des coûts de production. Les subventions publiques n’ont pas été augmentées depuis plusieurs années. D’un autre côté, nous voulons que les billets restent abordables.»
En 2008, les spectacles payants en arts de la scène ont enregistré 7 millions d’entrées, comparativement à 6,7 millions en 2016, selon l’Observatoire de la culture et des communications du Québec (OCCQ). L’assistance moyenne par représentation est passée de 424 à 381.
Plan de redressement
La Salle Pauline-Julien a de son côté instauré plusieurs mesures afin de réduire son déficit, qu’elle compte rembourser sur une période de cinq ans. Le fonctionnement et la gestion des spectacles ont été entièrement revus afin d’en améliorer l’efficacité.
«Depuis deux ans, grâce à nos initiatives pour contenir les dépenses, nous avons réalisé un surplus de 5000$ par année. On a aussi augmenté le nombre d’abonnés et de spectateurs en chiffre absolu», souligne Mme Perreault.
Pour la saison 2016-2017, 1211 personnes se sont abonnées à la salle Pauline-Julien, en comparaison avec 752 en 2013-2014.
Des efforts particuliers ont également été faits pour trouver de nouvelles sources de financement privé. Entre 2012 et 2016, ce dernier a presque doublé, passant de 68 000$ à 128 000$.
«L’aide de la Ville de Montréal va nous permettre de maintenir notre identité artistique. Nous pourrons continuer de présenter l’ensemble des disciplines des arts de la scène, même celles qui rejoignent un public moins large. Notre programmation scolaire et familiale sera également conservée», précise-t-elle.
En échange de cette subvention, la salle a ajouté un mandat à sa mission, soit celui de faire connaître l’art francophone aux communautés culturelles, en plus d’offrir au public d’ici des œuvres réalisées par des artistes d’origines diverses.
«Le contexte économique actuel et les nouvelles réalités de la diffusion culturelle comportent un nombre considérable d’enjeux. L’appui accordé en 2015 a permis d’amorcer certaines actions, notamment en matière d’accessibilité aux nouveaux arrivants, mais beaucoup de travail reste à faire», peut-on lire dans le sommaire décisionnel du comité exécutif de Montréal.
Considéré comme un carrefour culturel francophone dans l’ouest de l’île de Montréal, la Salle Pauline-Julien a de nombreuses fois été reconnue par ses pairs. Elle a notamment reçu le Prix RIDEAU –Diffuseur de l’année en 2005 et 2014. Diane Perreault s’est également mérité le prix Reconnaissance RIDEAU 2015 pour son apport à l’avancement et au rayonnement des arts de la scène.