Montréal-Nord

Un premier projet public d’aquaponie cherche un financement

Des perchaudes en contexte d'aquaponie

Un projet d’aquaponie visant à accroître l’autonomie alimentaire est en développement à Montréal-Nord. Porté par l’organisme Fourchettes de l’Espoir et l’entreprise ÉAU, ce projet écologique consiste à cultiver des fruits, des légumes et des poissons en symbiose dans des conteneurs. Pour le réaliser, les initiateurs cherchent actuellement un financement de 500 000$.

«L’objectif est de résoudre les problèmes de sécurité alimentaire et de répondre aux besoins de la communauté. Les jardins communautaires sont une bonne initiative, mais leur envergure reste limitée. Par ailleurs, l’aquaponie ne nécessite pas beaucoup d’espace, permet de cultiver sur place même en présence de sols contaminés et réduit significativement la consommation d’eau», énumère la directrice générale des Fourchettes de l’espoir, Brunilda Reyes.

Nous voulons faire la preuve qu’il est possible d’avoir une alimentation fraîche, saine et locale tout en dynamisant le territoire de Montréal-Nord à travers un projet symbolique.

Julien Le Net, directeur de l’entreprise d’aquaponie ÉAU

Le projet pilote vise à produire des poissons aquacoles (420 kg/an) et des légumes (1 à 1,2 tonne/an) en utilisant deux conteneurs de 40 pieds de long. Le système utilise une technique innovante de symbiose entre les poissons et les plantes. Les rejets des poissons sont minéralisés et envoyés au système de production horticole, tandis que les plantes filtrent l’eau et fournissent un engrais naturel.

Cette approche permettrait d’économiser jusqu’à 90% d’eau par rapport à l’agriculture conventionnelle et à la pisciculture.

Le projet est soutenu par des bailleurs de fonds potentiels et cherche actuellement un financement de 500 000$. Les porteurs recherchent un endroit où installer les deux conteneurs.

«Le coût le plus important de notre projet est l’installation du système. Nous aurons besoin d’un financement de cinq ans pour le développer, car cela ne peut pas devenir autonome en une seule année», ajoute Mme Reyes.

Premier projet public à Montréal

«L’idée de ce projet est venue d’une citoyenne de Montréal-Nord qui nous a approchés pour concrétiser son rêve», indique la porteuse de projet.

La première mission est d’accroître l’autonomie alimentaire des quartiers urbains. La production fournirait les deux popotes de Montréal-Nord, Les Fourchettes, mais aussi le Carrefour des Ressources Humaines, qui fournit des repas à ceux qui en ont besoin. «Nous achèterons les légumes et les poissons produits localement toute l’année et ce projet générera des revenus», précise Brunilda Reyes.

Ce projet est également éducatif. «Nous travaillerons avec des enfants à partir de 4 ans pour leur faire découvrir cette technologie novatrice. Nous pensons que ça va susciter beaucoup de fierté [dans le quartier]. Notre projet sera le premier projet d’aquaponie public à Montréal et sera accessible à tous les citoyens», abonde la directrice des Fourchettes de l’espoir.

Le projet sera réalisé en deux phases: la première est un projet pilote qui se concentrera sur l’aspect éducatif et la consommation à petite échelle. Il permettra notamment de documenter le processus. La deuxième phase consistera à associer des ressources publiques ou privées pour développer une entreprise d’économie sociale de commercialisation. Celle-ci ambitionne une superficie de 10 000 pieds carrés.

Le projet se cherche toujours un équivalent temps plein qui gèrera les opérations de la ferme et le volet pédagogique.

«On aime travailler sur des projets à l’échelle territoriale, mais pas d’une extrême grande ampleur. Notre philosophie et notre mission consistent à accroître l’autonomie alimentaire des quartiers, des villes et des territoires tout en réduisant l’empreinte environnementale de l’agriculture», affirme le directeur d’ÉAU.

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