La chauffeuse d’autobus Carole Vincent transporte des enfants avec des troubles de comportement et d’apprentissage à leurs écoles de l’arrondissement de Montréal-Nord depuis maintenant 34 ans. Et à presque 69 ans, son métier est toujours sa passion, et la retraite n’est pas pour bientôt, affirme-t-elle.
«J’aime beaucoup les enfants, j’aime les voir et leur parler et ça fait toujours mes journées, raconte Mme Vincent, en entrevue avec Métro. Je trouve les étés longs lorsque je ne travaille pas et j’ai toujours hâte aux rentrées scolaires pour les revoir!»
Clientèles à besoins particuliers
Si la chauffeuse qui réside à Pointe-aux-Trembles transporte les élèves du Centre François-Michelle et de l’École Lucien-Guilbeault, toutes deux spécialisées en adaptation scolaire pour des enfants présentant des troubles d’apprentissage, elle considère cette clientèle moins stressante que celle qu’elle transportait autrefois.
Ça fait longtemps que je conduis des enfants avec des besoins différents. J’ai été pendant trente ans chauffeuse d’enfants avec troubles de comportement graves et j’ai souvent vécu des épisodes de violence dans l’autobus. Même que la police devait intervenir deux ou trois fois par semaine pour régler la situation. Aujourd’hui, j’ai des enfants avec des troubles d’apprentissage. C’est beaucoup moins stressant, je dois dire.
Carole Vincent, chauffeuse d’autobus scolaire
Garder le contact malgré la pandémie
De mars à juin 2020, Mme Vincent a dû cesser de transporter ses élèves en raison de la pandémie. Elle a trouvé cette période éprouvante, mais a tout de même trouvé une manière d’avoir un impact auprès d’eux, qui étaient toujours dans ses pensées.
«J’ai trouvé ça difficile, mais j’avais tous leurs numéros de téléphone. Donc, j’ai appelé tous les enfants au moins une fois ou deux par semaine durant cette période pour leur dire que je pensais à eux. Ça m’a fait beaucoup de bien, et j’espère que ça leur a fait aussi du bien parce que c’était une époque difficile pour tout le monde.»
Des bonnes conditions
La chauffeuse d’autobus constate une augmentation accrue du nombre de voitures et de cônes orange depuis quelques années, elle qui prend la route tous les jours. Mais ce n’est pas cette réalité qui affecte sa bonne humeur au travail.
«J’habite dans Pointe-aux-Trembles et je vais à Montréal-Nord tous les jours de semaine. Même s’il y a des cônes orange partout maintenant, je trouve que les déplacements ne sont pas si difficiles. Avec une trentaine d’années d’expérience, c’est sûr qu’on connait tous les raccourcis, dit-elle en riant. Le trafic ne nuit pas à mon appréciation du travail.»
Mme Vincent ajoute que si elle aime son métier, c’est notamment grâce à Autobus Francoeur, son employeur depuis une trentaine d’années, qui reconnaît son travail ainsi que ceux de ses collègues au sein de l’entreprise.
«On est super bien entourés et on est vraiment gâtés. À chaque gros palier comme 20 ans, 25 ans ou 30 ans de service, on a des grosses réceptions, des plaques et des cadeaux pour nous féliciter et nous remercier. Je suis bien avec Francoeur et je n’ai pas l’intention d’aller ailleurs.»