Les Marchés du Nord sont lancés
À défaut d’avoir accès à un marché public de proximité, les résidents de Montréal-Nord peuvent compter sur les kiosques maraîchers ambulants qui viennent vendre leurs fruits et légumes frais dans les parcs de leur quartier. Un service essentiel dans un secteur qui compte encore trop de déserts alimentaires.
Pandémie oblige, l’initiative de la coopérative Panier Futé a fait relâche l’an dernier, mais les kiosques des Marchés du Nord sont de retour à quatre nouveaux endroits du quartier.
«Le but, c’est d’offrir des aliments de qualité, principalement des fruits et légumes à bas prix pour les gens de Montréal-Nord qui ont souvent de la difficulté à se procurer ce genre d’aliments», explique Ismail Fathi, gérant des Marchés du Nord, rencontré devant l’abondant étalage où se côtoient fraises du Québec, laitues, noix et quelques légumes importés.
L’offre évoluera jusqu’à la mi-octobre, souligne-t-il. «Éventuellement, on va retrouver du blé d’Inde et des pommes, lorsque ce sera la saison.»
Des marchés de proximité
Les premiers marchés du genre se sont tenus en 2015, au coin des boulevards Henri-Bourassa et Pie-IX.
Mais en cette cinquième année du projet, ils sont plus fréquents et couvrent davantage de secteurs. Tous les marchés ont lieu en après-midi, de 15h à 17h, dans un parc différent selon les jours de la semaine.
«On espère aider les personnes âgées qui ont de la difficulté à se déplacer, alors on va les visiter au parc Gouin, près des résidences», souligne M. Fathi.
Les marchés se font plus nombreux alors que la vie commerciale se dynamise sur les artères commerciales comme les rues Fleury, de Charleroi et Monselet.
«On ne s’installe pas là où il y a des commerces qui offrent des légumes frais aux alentours. On ne veut pas créer de concurrence. […] On s’installe là où il y a un manque», précise Abdelhaq Sari, conseiller de ville dans le district Marie-Clarac et maire suppléant de Montréal-Nord pendant le congé de maternité de Christine Black.
C’est que l’objectif, c’est d’offrir un service de proximité dans des secteurs considérés comme des «déserts alimentaires», c’est-à-dire que l’offre de produits frais et abordables se fait rare à une distance de marche.
«Au-delà des saines habitudes de vie, au-delà de l’alimentation, on veut revitaliser l’espace, faire en sorte qu’il soit occupé, faire en sorte qu’il soit convivial, que les gens puissent échanger», explique le conseiller.
Après la pandémie, ils donnent l’occasion aux citoyens de retrouver un esprit de communauté. «Je les appelle les marchés de proximité. À l’arrondissement, on y croit», souligne-t-il.
M. Sari ne ferme pas la porte à ce que ces sympathiques marchés extérieurs deviennent permanents, un peu comme le marché Jean-Talon. «Pourquoi pas? Pourquoi pas faire de ces initiatives locales quelque chose de permanent. Personne ne dirait non», évoque-t-il, optimiste.