Un conseiller réclame plus de policiers à Montréal-Nord
Pour endiguer la hausse de crimes violents et rassurer les citoyens apeurés, le SPVM devra affecter plus de policiers à Montréal-Nord au printemps et à l’été, selon le conseiller de la ville Abdelhaq Sari.
L’élu du district de Marie-Clarac dans Montréal-Nord, également vice-président de la commission de la sécurité publique, demande qu’un coup de barre soit donné au poste de quartier 39.
«Durant des périodes de la journée comme le soir et la nuit, ou des périodes de l’année comme le printemps et l’été, l’effectif policier n’est malheureusement pas suffisant pour répondre à l’ensemble des appels et donner une certaine perception de présence policière sur le territoire», croit-il, en entrevue avec Métro.
L’élu d’Ensemble Montréal affirme recevoir des plaintes de citoyens à cet effet.
«On a eu des exemples d’appels auxquels les policiers n’ont pas répondu ou que le délai de réponse était très long».
Plus largement, M. Sari souhaite que le SPVM adopte une approche «asymétrique» qui permettrait d’ajuster les effectifs en fonction de la période de l’année. «On n’a pas le même nombre et le même type d’appels l’été que l’hiver», justifie-t-il.
Renforts temporaires à Montréal-Nord
En 2018, le Service de police de la Ville de Montréal avait reconnu un manque à gagner de policiers à Montréal-Nord et avait envoyé cinq policiers supplémentaires au PDQ 39, portant le total d’agents à 105. Cet été, une douzaine de policiers supplémentaires provenant d’autres secteurs ont été amenés en renfort temporairement en réaction à une flambée de crimes violents.
«On remercie le SPVM d’avoir alloué des ressources d’autres postes de quartier, mais ça démontre clairement que l’effectif du 39 n’était pas suffisant pour répondre aux appels», soutient M. Sari.
Le conseiller pense également que l’effectif devrait être revu pour répondre à des enjeux qui sont de plus en plus présents. «On commence à avoir d’autres problèmes qu’on n’avait pas avant, notamment la question de la santé mentale et la question de l’itinérance», explique-t-il. Il plaide pour une approche plus sociale que criminelle en misant sur des agents spécialisés.
Cette sortie survient alors que le budget du SPVM connaîtra une hausse de 14,6 M$ en 2021, malgré la pression de plusieurs groupes en faveur de son définancement. Globalement, le SPVM a toutefois assuré vouloir développer une «approche communautaire» l’an prochain.
Une situation «pas dramatique»
De son côté, le chef du poste de quartier 39 Patrick Lavallée estime avoir obtenu du SPVM «le soutien et les ressources nécessaires pour faire face à la musique» cet été.
«On n’est pas pris au dépourvu face aux besoins de pointe. C’est ce qu’on a prouvé cet été», fait-il valoir.
Questionné à savoir si la situation sur le territoire nécessite une hausse permanente de l’effectif au PDQ 39, M. Lavallée ne s’est pas avancé.
«On n’est pas dans une situation dramatique, affirme-t-il. L’organisation doit être agile et être souple. Il faut toujours se remettre en question et regarder comment les ressources sont attribuées et faire une lecture de l’environnement», ajoute-t-il.