Une «excellente nouvelle» pour le logement social à Montréal-Nord
L’entente Québec-Ottawa en matière de logement social pourrait permettre de faire aboutir plusieurs projets à Montréal-Nord, territoire où les besoins sont élevés, mais où l’offre est pauvre.
Les gouvernements fédéral et provincial se sont entendus pour débloquer des fonds fédéraux qui étaient figés depuis trois ans.
«C’est une excellente nouvelle, réagit la conseillère en aménagement à l’arrondissement, Adèle Pavageau. Nous avons quatre projets sur la table non approuvés qui pourront potentiellement avancer grâce à cette signature.»
La Société d’habitation populaire de l’Est de Montréal (SHAPEM) a déjà de bonnes nouvelles pour Montréal-Nord. Les fonds disponibles lui permettraient de lancer un nouveau projet de 170 logements sociaux sur le boulevard Henri-Bourassa.
«Avec l’annonce, les signaux retombent verts», indique son directeur, Jean-Pierre Racette.
Sans dévoiler de détails, M. Racette informe également qu’un autre projet dans Montréal-Nord pourrait de l’avant grâce aux fonds débloqués.
Du côté de l’organisme ROMEL, qui a récemment lancé la réalisation d’une tour de 101 logements sociaux sur le boulevard Pie-IX, les fonds pourraient lui permettre de concrétiser ses ambitions pour Montréal-Nord, «un quartier qui est prioritaire», selon le directeur Mazen Houdeib.
Pas une panacée
Pour garder la cadence des dernières décennies, l’entente est toutefois insuffisante, selon le directeur des Habitations populaires de Parc Extension (HAPOPEX), Christian Lefebvre.
«Ce n’est pas une entente qui fait exploser la caisse. C’est sûr que si c’est le seul argent qui sera présent autant du coté fédéral que provincial pour les 10 prochaines années, ça reste une déception par rapport au seuil des 20 dernières années.»
HAPOPEX développe actuellement trois projets totalisant plus de 200 unités de logement social à Montréal-Nord. Pour son directeur, le quartier demeure un endroit prioritaire et plus propice au développement que sur le reste de l’île
Un point de vue partagé par l’organisatrice communautaire du Comité logement de Montréal-Nord, Marie-Ève Lemire. «Les terrains et les immeubles sont moins chers, dit-elle. Si de l’argent [gouvernemental] arrive, forcément Montréal-Nord va en bénéficier», pense-telle.