Une stratégie de dépistage massif lancée dans la région métropolitaine
Québec lance une stratégie de dépistage massif dans la région du grand Montréal, où la progression du coronavirus ne s’estompe pas. Le directeur national de la santé publique, Horacio Arruda, en a fait l’annonce à Montréal-Nord.
«Plusieurs milliers de tests» supplémentaires seront consacrés à l’île de Montréal, alors que l’objectif de 14 000 tests quotidien devrait être atteint dans les prochains jours dans la province.
Des cliniques mobiles, qui sont aménagées dans des autobus de la Société de transport de Montréal (STM), s’ajoutent aux infrastructures de dépistage déjà en place à Montréal. Cette nouvelle formule est censée accélérer le dépistage dans les quartiers chauds de la métropole.
La province rapporte 94 nouveaux décès et 912 nouveaux cas. Les nombres totaux de décès et de cas sont maintenant respectivement 2725 et 36 150.
À elle seule, l’île de Montréal compte désormais 18 435 cas et 1727 décès.
Montréal, l’épicentre au pays
La stratégie de dépistage servira à «mieux protéger la population et mieux mesurer la transmission communautaire», a expliqué le directeur national de la Santé publique du Québec, Horacio Arruda, lors d’une conférence de presse virtuelle tenue spécialement à Montréal-Nord, le secteur le plus touché au pays par la pandémie.
«On [Montréal] est vraiment l’épicentre de la pandémie au Canada et on doit redoubler d’efforts» -Mylène Drouin, directrice régionale de la santé publique
Dans les quartiers considérés «chauds», comme Montréal-Nord, des activités de sensibilisation aux consignes de la santé publique ont débuté et se poursuivront. Cette démarche servira par le fait même à comprendre les besoins des populations, a expliqué Dre. Drouin.
«Le confinement a aussi des effets collatéraux au niveau des inégalités sociales de santé et d’autres besoins doivent aussi être comblés, souligne-t-elle. Plus on retarde la réouverture des secteurs économiques et sociaux, plus il faut être vigilants à ces impacts collatéraux».
Hier, Québec a annoncé que le déconfinement était reporté au 25 mai dans la grande région de Montréal, jugeant que la situation y est trop critique pour un relâchement. «Il s’agit d’une décision très réfléchie et très prudente, a commenté la ministre responsable de la région de Montréal, Chantal Rouleau, présente au point de presse. La bataille dans la région de Montréal n’est pas encore gagnée.»
Mme Rouleau a encouragé les Montréalais à porter le couvre-visage «dans les lieux où la distanciation sociale n’est pas possible».
Un total de 80% des tests disponibles au Québec iront aux régions les plus touchées, soit des secteurs du grand Montréal.
La population appelée à collaborer
La collaboration des Québécois sera essentielle pour la réussite de cette opération et de l’éventuel déconfinement, a soutenu Dr. Arruda. «Nous avons beau conseiller, donner des orientations, la réponse des montréalais et montréalaises a été excellente. Mais ça va être important d’avoir votre collaboration.»
Dr. Arruda observe entre autres un relâchement chez les personnes infectées dans le respect des consignes. «On a des échos sur le terrain à l’effet que plusieurs personnes qui sont des cas ou des contacts de cas sont contactés par les directions de santé publique, mais ne font pas le suivi qui leur sont demandés. Cette situation est très problématique et va nuire grandement à nos équipes.»
Les personnes éprouvant des symptômes doivent composer le 1-877 644-4545 et seront dirigées vers les bonnes ressources.