La librairie Racines, qui a le mandat premier de mettre de l’avant les histoires, les cultures et les conditions de vies des personnes racisées, fête son 2e anniversaire. Si l’expérience a tenu le coup jusqu’à maintenant, c’est grâce au soutien de la communauté, selon la fondatrice.
« On a des clients réguliers, on a aussi des personnes qui nous font des dons d’argent, de livres et d’autre matériel, explique la fondatrice de Racines, Gabriella Kinté. Tout cela, ce sont des choses qui font qu’on est encore là après deux ans ».
La librairie est une manière d’assurer une représentation culturelle des personnes racisées au Québec, souligne Mme Kinté.
Pour la prochaine année, la fondatrice souhaite que sa librairie soit plus riche en littérature et plus visible. « L’un des premiers objectifs, c’est d’avoir plus de livres dans notre offre, et peut-être d’avoir une section avec des bandes dessinées, indique-t-elle. On veut aussi se faire connaître davantage, parce que c’est sûr qu’il y a beaucoup de personnes qui ne nous connaissent pas, ajoute-t-elle. Finalement, on veut tisser des liens avec des organisations du quartier ».
Surmonter des obstacles
Ces deux premières années n’ont pas toujours été de tout repos pour Racines. La librairie a trouvé un nouveau chez-soi sur la rue Charleroi au début du mois de mai après avoir été contrainte de déménager.
« C’est pas évident, parce que quand on s’installe quelque part, on veut rester, mentionne Mme Kinté. On continue à vouloir se faire connaître et, en bougeant, c’est pas évident d’amener les gens avec nous, poursuit-elle. Mais la rue Charleroi est une rue commerciale, donc c’est intéressant pour nous d’être là maintenant ».
Depuis, la librairie a incorporé le « 2.0. », à son libellé, en symbole de son nouveau départ.
Comme toutes les librairies, Racines lutte contre les géants du web et doit trouver des façons de convaincre la clientèle locale d’opter pour elle. « C’est pas facile pour les librairies indépendantes, parce qu’il y a beaucoup de compétition comme Amazon qui peut livrer à notre domicile en 24 heures, déplore-t-elle. C’est plus important de soutenir les librairies indépendantes, parce qu’elles peuvent créer de l’emploi dans le quartier, tient-elle à à ajouter. Amazon posséderait plusieurs de dizaines de millions de livres en vente sur son site.
Mais s’il y a une chose qu’Amazon n’a pas, c’est le contact humain et les conseils personnalisés que Racines s’assure d’offrir à ses clients. « C’est sûr que l’expérience en librairie est différente, parce que là, on peut prendre le temps de parler avec quelqu’un qui a lu certains ouvrages, qui aime la littérature et qui peut nous conseiller. Beaucoup de gens lisent des reviews [de livres], mais ce n’est pas la même chose », pense Mme Kinté.