Un chantier trop bruyant, selon des résidents

Des citoyens de l’arrondissement Mercier-Hochelaga-Maisonneuve en ont assez du bruit causé par les travaux de décontamination d’un terrain adjacent à leur résidence. Ils interpellent les élus et organismes afin de faire freiner le développement du projet.

Dérangés «continuellement» par des bruits de claquage de portes et de chaînes métalliques et inquiets des développements en cours au 5227 rue Notre-Dame, les résidents ont créé un regroupement de plus de 160 personnes sur Facebook et mis sur pied un plan de mobilisation afin de se faire entendre du propriétaire des lieux et des élus locaux.

«C’est un bruit qui est persistant, de 7h à 17h30. Le bruit est continu, le claquement des portes et conteneurs qui déversent. Ce qu’on craint, c’est ce qui s’en vient à cet endroit», affirme Julie Morissette, résidente de la coopérative d’habitation de la rue Vimont et porte-parole du groupe.

L’entreprise Ray-Mont Logistique, qui a acquis le terrain du secteur Dickson en janvier, a entrepris au printemps des travaux de réhabilitation du sol sur ce terrain contaminé situé derrière la coopérative d’habitation Le Petit train de Viauville.

La compagnie projette d’y installer une plateforme intermodale de transport de marchandises.

Alors que la mairie d’arrondissement s’apprêtait à adopter le 5 juillet un règlement interdisant cet usage dans le secteur Dickson, le maire Réal Ménard a plutôt indiqué lors de la séance que trop d’acteurs économiques tels que le Port de Montréal et la Caisse de dépôt et placement du Québec étaient concernés et que l’adoption serait repoussée, «le temps de rencontrer tous les partenaires.»

Le revirement de situation a grandement inquiété les résidents, qui se sont regroupés afin de poser des questions à la fois au promoteur et aux élus.

«Ce n’est pas nécessairement rassurant pour nous les résidents qu’il y ait autant de gros joueurs. C’est utopique de penser qu’on peut garder un espace vert à cet endroit, mais est-ce qu’il y a un moyen de trouver un compromis pour répondre aux attentes de tous les acteurs», demande Mme Morissette.

Malgré une rencontre avec la mairie et le promoteur, les citoyens ont peur de ce qui pourrait advenir dans les prochaines années.

«Ce qu’on craint c’est de perdre notre qualité de vie, avec le bruit et la poussière. Je sais que si [un projet de transport de marchandises] s’implante là, il y a des gens qui vont déménager. Certains ont aussi peur que leur maison perde de leur valeur»,  explique Mme Morissette.

Les résidents ont déposé une pétition de 250 noms lors de la séance du conseil d’arrondissement du 5 juillet. Ils souhaitent maintenant faire des représentations auprès de différentes instances afin de faire valoir leur point.

Promesses
Contacté par TC Media, Ray-Mont Logistique a fait savoir que des mesures seraient mises en place afin de limiter les nuisances aux abords du chantier.

«Pour réduire le bruit, l’entrepreneur va utiliser une pelle mécanique au lieu d’un bulldozer, donc ça va réduire dans les zones où c’est nécessaire. Dans les dernières consultations, les citoyens parlaient d’un claquage de porte et on a parlé à l’entrepreneur. C’est maintenant tolérance zéro, c’est des nouvelles directives qu’on a transmis sur le chantier», a fait savoir Edith Rochette, relationniste embauchée par Ray-Mont Logistique.

L’entreprise a aussi dit procéder à des travaux de 7h le matin à 18h le soir, se conformant au règlement sur le bruit de la Ville de Montréal.

Pour le moment, l’arrondissement effectue des vérifications afin de savoir s’il peut sévir quant au niveau sonore des travaux.

Ray-Mont Logistique prévoit déposer officiellement un projet à l’arrondissement dans les prochains mois.