MHM s’attaque à la location de type Airbnb
L’Arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve restreindra la location à court terme de type Airbnb sur l’ensemble de son territoire. Le conseil d’arrondissement déposera ce soir un avis de motion de modification à son règlement d’urbanisme.
Seul l’hébergement dans une résidence principale sera autorisé. Les propriétaires devront détenir un numéro de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ), conformément à la nouvelle Loi sur l’hébergement touristique.
L’Arrondissement uniformise ainsi l’interdiction sur l’ensemble de son territoire: dès que le logement n’est pas une résidence principale, l’usage touristique est interdit. «On veut simplifier au maximum la tâche pour les inspecteurs de Revenu Québec», explique en entrevue le maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais. Ces inspecteurs sont responsables de s’assurer de la légalité des locations touristiques.
En vertu de la règlementation actuelle, la location de type Airbnb est permise sur 5% du territoire, notamment sur les rues Ontario, Hochelaga et Sainte-Catherine – peu importe qu’il s’agisse d’une résidence principale ou non.
Par ailleurs, la nouvelle règlementation interdira la conversion de logements en hébergements touristiques. L’Arrondissement espère ainsi protéger les locataires contre les évictions effectuées au profit de la location à court terme, phénomène dont ont récemment été victimes deux résidents du quartier, Jean-François Raymond et Joseph Picard, qui vivaient respectivement dans leur logement depuis 22 ans et 54 ans lorsqu’ils ont reçu un avis d’éviction.
Protéger la mixité sociale, ça passe nécessairement par la protection du parc locatif.
Pierre Lessard-Blais, maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve
La crise du logement touche durement l’Arrondissement et le parc locatif est mis à mal par la location de type Airbnb, rappelle M. Lessard-Blais. La semaine dernière, sur la plateforme, on retrouvait près de 800 annonces pour des logements sur son territoire, selon ses dires. Ce chiffre aurait diminué de moitié depuis que Québec a serré la vis à Airbnb, dans la foulée de l’incendie de la place d’Youville.
Notons que la Loi sur l’hébergement touristique empêche une municipalité d’interdire l’exploitation de sa résidence principale comme hébergement touristique sur l’entièreté de son territoire, à moins que cette municipalité n’ait déjà une interdiction en vigueur au 1er septembre 2022. Mercier–Hochelaga-Maisonneuve ne peut donc interdire complètement la location à court terme sur son territoire.
À Montréal, les arrondissements de Verdun et de Lachine ont profité de cette interdiction, et ont récemment reconduit des interdictions totales sur leur territoire.