Ray-Mont Logistiques: les travaux de construction commenceront sous peu
L’entreprise Ray-Mont Logistiques amorcera d’ici la fin du mois les travaux de construction de sa plateforme de transbordement de marchandises dans le secteur Assomption Sud-Longue-Pointe.
Cette décision aurait été prise afin de respecter les exigences de la Ville de Montréal, peut-on lire dans le communiqué émis par l’entreprise ce mercredi.
«Alors que la Ville de Montréal s’est engagée à de nombreuses reprises à prolonger la période de validité des autorisations émises à Ray-Mont Logistiques pour permettre à toutes les parties impliquées d’assurer un développement cohérent du secteur, l’entreprise se désole d’annoncer que la Ville l’a récemment informée ne pas pouvoir respecter son engagement à moins que des travaux et opérations débutent incessamment», a indiqué l’entreprise.
Le début de ces travaux et opérations permettrait donc un prolongement du permis de construction et du certificat d’occupation de l’entreprise, obtenus en avril 2021 à la suite d’une décision de la Cour d’appel l’autorisant à aller de l’avant avec son projet.
Pour l’instant, les opérations se limiteront à l’entreposage de conteneurs sur le site, a précisé l’entreprise.
De nombreux acteurs
Pourtant, fin janvier, l’entreprise Ray-Mont Logistiques avait indiqué à Métro qu’elle planchait toujours sur la version finale de son projet de plateforme de transbordement dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
En plus de l’intégration de mesures de mitigation, de nombreux acteurs qui ont eux-mêmes des projets en développement dans le secteur expliquaient selon l’entreprise le délai pour le dépôt d’une version finale du projet.
«Il faut comprendre que la bonification de notre projet est intrinsèquement liée aux différents projets se développant à proximité de notre terrain, ou même directement sur celui-ci, comme le prolongement de l’autoroute Souligny reliant le nouveau viaduc du Port de Montréal, le prolongement du boulevard L’Assomption et le REM de l’Est», soutenait alors le président-directeur général de l’entreprise, Charles Raymond.
La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a placé sous réserve foncière plus du tiers du site pour le REM de l’Est, bloquant ainsi la future entrée des camions pour le projet de Ray-Mont Logistiques.
Selon Charles Raymond, le revirement de situation de la Ville de Montréal prend l’entreprise au dépourvu, «d’autant plus qu’il met à risque le développement cohérent et concerté du secteur».
Réactions
Du côté de la Ville de Montréal, on n’a pas confirmé ou infirmé s’être engagée à prolonger la période de validité des autorisations émises à Ray-Mont Logistiques, comme l’affirme l’entreprise.
La conseillère de Maisonneuve-Longue-Pointe, Alia Hassan-Cournol, a en revanche déclaré qu’elle partageait les inquiétudes des citoyens.
C’est important pour moi de réitérer que le travail continue pour limiter au maximum les nuisances que ce projet entraînera. Je tiens à réaffirmer notre volonté ferme de protéger les espaces verts du secteur. Nous sommes d’ailleurs très proactifs dans nos discussions avec les autres paliers, dont la participation est essentielle pour concrétiser ces gains.
Alia Hassan-Cournol, conseillère de Maisonneuve-Longue-Pointe
Membre du groupe Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM s’opposant au projet, Anaïs Houde remet en question la bonne foi de l’entreprise puisque les travaux du Groupe de travail thématique (GTT) de l’instance de concertation Assomption Sud−Longue-Pointe se sont fait dans l’urgence tout au cours de l’été.
«[Charles Raymond] veut se poser en victime encore une fois, alors que c’est lui qui a poursuivi la Ville et intenter des démarches», déplore Mme Houde, qui ajoute avoir été vraiment choquée en lisant l’infolettre de l’entreprise mercredi matin.
Pour ce qui est du porte-parole de l’Opposition officielle en matière de développement économique, Julien Hénault-Ratelle, il considère que l’administration de Projet Montréal n’est pas crédible dans ce dossier.
[L’adminsitration] demande au promoteur de commencer les travaux alors même que les démarches ne sont pas terminées quant aux mesures de mitigations. En faisant cela, elle ajoute de la confusion dans le dossier pour les citoyens et se met elle-même à risque face à la poursuite de 300 M$ qui est en cours.
Julien Hénault-Ratelle, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de développement économique
Une construction retardée
À l’exception de travaux de réhabilitation du terrain qui ont eu lieu au cours de l’été 2021, Ray-Mont Logistiques s’était engagé à ne pas entreprendre la construction de sa plateforme avant la conclusion des travaux du GTT.
Le rapport des travaux du GTT a finalement été publié en novembre 2021, mais plusieurs participants citoyens avaient retiré leur appui.
Les réserves exprimées concernaient entre autres l’échéancier précipité du GTT et l’impossibilité d’ajouter des rencontres supplémentaires, l’absence d’études d’impact indépendantes ainsi que «l’insuffisance de la portée légale de ce bilan pour contraindre l’entreprise Ray-Mont Logistiques à s’engager à la mise en place des mesures de mitigation».
Affirmant ne pas avoir d’autre choix que de commencer les travaux et les opérations, Charles Raymond réitère sa volonté de développer «un projet respectueux et de mettre en place les mesures qui favoriseront son intégration dans son milieu».
Parmi ses mesures, il y a le verdissement du terrain, l’érection d’un mur-écran et l’aménagement d’une zone tampon végétalisée entre les activités industrielles du secteur et les résidences, cette dernière mesure nécessitant de s’entendre avec le CN, propriétaire de la friche ferroviaire de Viauville.