Le remplacement de la toiture du Stade olympique est encore une fois retardé. Prévue en 2024, l’installation d’un nouveau toit a été repoussée à une date indéterminée en raison du «contexte actuel» de la pandémie.
C’est ce qu’on pouvait lire lundi sur le site de Radio-Canada.
Annoncé en 2017 par le gouvernement de Philippe Couillard, le remplacement du toit du Stade olympique prévu pour 2022 avait déjà été repoussé de deux ans.
En 2021, on apprenait également que l’option d’un toit démontable était écartée, le Parc olympique ayant conclu qu’il y avait des surcoûts possibles, liés au temps de démontage et de remontage ainsi qu’aux assurances.
«On a besoin d’une toiture fiable qui va être supportée par la tour à 70-75% et même plus, et conséquemment, la démontabilité, c’est trop risqué et trop cher. Il y a peu de revenus potentiels en termes d’événements et de récurrence d’événements», avait alors déclaré le président-directeur général du Parc olympique, Michel Labrecque.
Un pôle d’attraction
Le président-directeur général de la Chambre de commerce de l’Est de Montréal, Jean-Denis Charest, reconnaît la complexité du dossier, mais rappelle du même souffle que le Stade olympique est l’une des infrastructures les plus importantes dans l’offre récréotouristique de la métropole.
C’est le centre de l’offre récréotouristique de l’est de Montréal, donc, il faut absolument s’assurer que le Stade puisse jouer son rôle de pôle d’attraction et pour ça, c’est clair, ça prend un nouveau toit.
Jean-Denis Charest
Notant que plusieurs projets dans l’est ont été récemment reportés, il faut selon lui «appuyer sur l’accélérateur».
Pour ce qui est du nouveau toit, Jean-Denis Charest indique que la date butoir pour son installation doit être le 50e anniversaire du Stade, en 2026. «Il y a une opportunité incroyable en 2026 d’attirer des touristes avec cet anniversaire. Si l’on veut en profiter, ça va prendre un nouveau toit.»
Événements hivernaux
Depuis une importante déchirure de la toile actuelle du toit en janvier 1999, le Stade olympique peut difficilement accueillir des concerts ou des rencontres sportives en son enceinte durant la période hivernale.
Tant et aussi longtemps qu’on n’aura pas un toit, le Stade olympique va être jugé comme une infrastructure qui peut manquer de fiabilité pour les événements hivernaux et ça réduit notre capacité d’attraction.
Jean-Denis Charest
Cette contrainte a d’ailleurs provoqué le report du match du CF Montréal en Ligue des champions. Prévu ce mardi, le match contre le Santos Laguna a été reporté à mercredi en raison des précipitations de neige et de grésil prévues.
Le rédacteur en chef du magazine Québec Soccer, Quentin Parisis, juge que ce n’est pas l’idéal, mais que l’impact n’est pas majeur, puisque le report n’est que de 24 heures.
Il considère cependant que ça ne donne pas une très bonne image de Montréal. Quentin Parisis déplore également que Montréal ne soit pas l’une des villes hôtes de la Coupe du monde de soccer en 2026.
«La ville ne tire pas les bénéfices d’une structure qui est pourtant disponible et ne profite pas d’une exposition qui est importante pour la métropole», soutient-il.
Selon M. Parisis, l’occasion aurait été majeure pour Montréal, d’autant plus que l’équipe canadienne de soccer performe bien pour la première fois depuis 36 ans et risque de se qualifier pour la Coupe de monde au Qatar.
«Ça fait depuis 1986 que le Canada ne s’est pas qualifié pour la Coupe du monde», rappelle-t-il, ajoutant que ce fut d’ailleurs la seule fois depuis la création de la Coupe en 1930.
«Il risque d’avoir une prise de conscience au niveau de ce qu’on rate. En 2026, ce sera encore plus perceptible parce qu’on sera directement concerné en tant que pays organisateur. Malheureusement, on va apprendre à nos dépens que la Coupe du monde est un événement majeur.»