L’entreprise Ray-Mont Logistiques planche toujours sur la version finale de son projet de plateforme de transbordement dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.
Plusieurs résidents de Viauville s’impatientent et aimeraient bien voir l’entreprise déposer le plus rapidement possible un projet final pour sa plateforme de transbordement de marchandises dans le secteur Assomption Sud-Longue-Pointe (ASPL).
L’année dernière, le député de Québec solidaire, Alexandre Leduc, et le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, ont tenté de différentes manières de forcer la tenue d’une étude environnementale du projet, sans succès.
Le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, ainsi que son adjoint parlementaire, Richard Campeau, ont soutenu à plusieurs reprises qu’un projet final doit être déposé par l’entreprise pour que soit menée une étude environnementale et, conséquemment, que le projet soit soumis au Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
En entrevue avec Métro le 19 janvier dernier, Richard Campeau a également précisé qu’il y aura un BAPE, «si les critères sont rencontrés».
Un dialogue à maintenir
Selon le président-directeur général de Ray-Mont Logistiques, Charles Raymond, plusieurs variables expliquent ce délai pour le dépôt d’un projet final.
Première de ces variables, les recommandations du rapport du Groupe de travail thématique (GTT), qui obligent l’entreprise à retourner à la table à dessin.
«En novembre dernier, nous nous sommes engagés à inclure à notre projet plusieurs pistes d’action proposées par les citoyens et la Ville de Montréal dans le cadre du Groupe de travail thématique, telles qu’un mur-écran végétalisé, du verdissement et une zone tampon végétalisée, explique le PDG. Nos experts travaillent toujours à l’intégration de ces mesures, en collaboration avec les équipes de la Ville.»
L’une de ces mesures implique le CN, propriétaire de la friche ferroviaire de Viauville.
Les équipes du CN ont d’ailleurs procédé il y a trois semaines au nettoyage de débris ferroviaires dans la friche. Interrogée par Métro à ce sujet, la Ville de Montréal avait indiqué qu’elle n’avait pas d’information supplémentaire à communiquer à propos du projet d’un corridor vert qui pourrait servir de zone tampon entre le quartier de Viauville et la plateforme de transbordement.
Autres variables influant sur le dépôt du projet final de Ray-Mont Logistiques, les nombreux acteurs qui ont eux-mêmes des projets en développement dans le secteur.
«Il faut comprendre que la bonification de notre projet est intrinsèquement liée aux différents projets se développant à proximité de notre terrain, ou même directement sur celui-ci, comme le prolongement de l’autoroute Souligny reliant le nouveau viaduc du Port de Montréal, le prolongement du boulevard L’Assomption et le REM de l’Est», soutient Charles Raymond.
Rappelons que la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a placé sous réserve foncière plus du tiers du site pour le REM de l’Est, bloquant ainsi la future entrée des camions pour le projet de Ray-Mont Logistiques.
Lors d’une conférence virtuelle avec la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en mai 2021, Charles Raymond avait affirmé qu’il pourrait s’ajuster, mais qu’il «faut se parler», une affirmation qu’il a réitérée ce lundi.
«Pour bien tenir compte de ces différents développements dans nos plans, nous devons nous assurer de suivre l’évolution des projets et de maintenir le dialogue avec les acteurs impliqués tels que le CN, le Port de Montréal, CDPQ Infra, le ministère des Transports du Québec et la Ville de Montréal.»
Un échéancier serré?
Des membres du groupe Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM affirment que l’entrepreneur aurait forcé la tenue du GTT en période estivale et aurait imposé un agenda de rencontres très serré sous prétexte qu’il était pressé de déposer son projet.
À ce propos, l’entreprise Ray-Mont Logistiques soutient avoir suivi l’échéancier fixé par la Ville dans le contexte du GTT.
Du côté de la Ville de Montréal, on explique que la fenêtre pour réaliser les travaux du groupe de travail était relativement courte, «compte tenu des obligations de la Ville de permettre la réalisation des travaux de l’entreprise suite à l’émission d’un permis de construire». Elle précise également que plus de temps a été accordé en octobre aux participants du GTT afin de pouvoir finaliser le bilan des travaux qui a été présenté au comité de milieu le 4 novembre 2021.
Cet article a été modifié afin d’inclure la réponse de la Ville de Montréal.