Un vif plaidoyer en faveur de l’aménagement d’un parc-nature dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a été livré jeudi lors de I’instance de concertation Assomption Sud-Longue-Pointe.
De nombreux projets et acteurs sont impliqués dans le développement du secteur Assomption Sud–Longue-Pointe (ASLP), au grand dam de certains résidents de MHM qui souhaiteraient que la Ville de Montréal y aménage un parc-nature.
Que ce soit la plateforme de transbordement de marchandises de l’entreprise Ray-Mont Logistiques, le REM de l’Est, le prolongement Assomption-Souligny ou encore la construction d’un poste de transformation d’Hydro-Québec, de nombreux projets mettent en péril ce rêve entre autres porté par le groupe Mobilisation 6600 Parc-Nature MHM.
Excédé que le sujet ne soit pas davantage mis de l’avant dans le cadre de la Concertation ASPL, l’un des participants a sommé les élus de s’engager pour la réalisation de ce parc.
«Faites un parc!», a répété à de nombreuses reprises Michel Lincourt, reprochant aux élus et à l’administration montréalaises de faire le contraire «de ce que pourquoi ils ont été élus».
«Si on avait voulu élire des gens qui favorisent la cité logistique, on aurait élu Réal Ménard ou Denis Coderre ou Karine Boivin-Roy. Mais on n’a pas élu ces gens-là ni en 2017 ni en 2021. Ce que les citoyens demandent, c’est de faire sur ces terrains non pas une rue, non pas une plateforme de conteneurs, non pas un REM. Rien de tout ça! C’est de faire un parc! Faites un parc!», a martelé le citoyen, demandant carrément à la Ville de Montréal de bloquer les projets en cours, voire d’exproprier du secteur les entreprises présentes.
Carence d’espaces verts
Soulignant la carence «énorme» d’espaces verts dans le secteur, M. Lincourt a demandé aux élus de ne pas faire le contraire de ce que «le monde» leur demande.
Tout ça va dans le sens contraire ce qui devrait être fait, dans le sens contraire de ce que les citoyens demandent. Alors, allez-vous oui ou non vous engagez à faire ce que le monde vous demande?!
Michel Lincourt
Seule élue de la Ville de Montréal présente lors cette rencontre, la conseillère du district Maisonneuve-Longue-Pointe, Alia Hassan-Cournol, a tenté de répondre à M. Lincourt, précisant qu’elle partageait ses préoccupations.
«Mon travail comme conseillère de ville, c’est de faire écho à vos préoccupations auprès de mes collègues et c’est ce que je fais. Prendre un engagement comme ça, je ne peux pas le faire, parce que ce ne sont pas des projets dont je suis notamment responsable au comité exécutif, a expliqué l’élue. Pour la plupart, ce ne sont pas des projets qui sont du ressort de la Ville de Montréal et vous le savez très bien.»
Une réponse qui n’a pas satisfait M. Lincourt, qui a interrompu la conseillère en affirmant qu’au contraire, c’est du ressort de la Ville.
«La Ville peut s’opposer, peut agir, peut planifier! Pouvez-vous organiser des rencontres avec nous pour faire le parc?», a insisté le citoyen.
«C’est ce qu’on fait. Il y a une rencontre qui arrive avec Mme Mauzerolle. Ç’a été très bien entendu en conseil municipal et ça arrive. Je ne peux aller plus vite que la musique», a déclaré Mme Hassan-Cournol.
La responsable du transport et de la mobilité au comité exécutif, Sophie Mauzerolle, s’est effectivement engagée lors du conseil de ville du 20 janvier à aller à la rencontre des citoyens pour parler spécifiquement du dossier du prolongement du boulevard l’Assomption.
À la fin de la rencontre, M. Lincourt a demandé que la planification d’un parc-nature dans le secteur ASLP soit incluse à l’ordre du jour de la prochaine instance prévue le 24 février.