La majorité des citoyens ayant répondu aux consultations écrites de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve s’oppose au projet immobilier Canoë.
Sur les 37 répondants, Métro a décompté 30 oppositions claires au projet, selon les résultats des consultations écrites s’étant tenues du 22 juillet au 5 août, disponibles sur le site de la Ville de Montréal.
Chapeauté par le promoteur immobilier Rachel Julien, ce projet de parc résidentiel prévoit la construction de 1000 logements, dont 20% de logements abordables et 20% de logements sociaux. Il sera situé au 4500 rue Hochelaga où se trouve actuellement le centre sportif ProGym.
L’un des principaux instigateurs de cette opposition est le Comité BAILS, un organisme faisant la promotion du logement social dans Hochelaga-Maisonneuve.
En plus d’avoir déposé un mémoire au Bureau d’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve s’opposant à la dérogation autorisant le projet de condos Canoë à dépasser la limite de six étages, le Comité BAILS a incité les citoyens à participer aux consultations en leur proposant une «lettre type» à envoyer.
Cette lettre indique que le projet «ne répond pas aux besoins actuels du quartier» et «qu’il changerait drastiquement le visage d’Hochelaga-Maisonneuve, en ajoutant plus de 1000 logements, en augmentant le coût de la vie et en encourageant le processus de déplacement des populations les moins fortunées en dehors du quartier.»
Sur les 37 répondants, quinze ont repris la lettre type du Comité BAILS, lettre qu’ils pouvaient modifier.
100% social
Il n’a pas été possible de parler avec le Comité BAILS puisque les bureaux sont fermés pour tout le mois d’août, mais dans leur mémoire, l’organisme réclame des projets 100% logements sociaux dans Hochelaga-Maisonneuve.
Il affirme que le projet Canoë contribuera à l’embourgeoisement du quartier, égratignant au passage le Règlement pour une métropole mixte, qui ne va pas assez loin, selon le Comité BAILS.
«Beaucoup insistent sur le volet logement social, logement abordable, c’est pour ça qu’à la ville, on a travaillé très fort sur le règlement d’inclusion et ce dernier va s’appliquer à ce projet, a indiqué le conseiller d’Hochelaga, Éric Alan Caldwell, joint par Métro. Je comprends que ça ne rallie pas l’ensemble et qu’il y en a qui trouvent que ça devrait être du 100 % social, mais pour nous, c’est un levier pour en faire.»
Parmi les autres répondants, la dérogation permettant au projet d’atteindre dix étages est l’un des éléments les plus souvent critiqués. Obstruction de la vue, perte de luminosité et réduction d’ensoleillement pour le voisinage sont les principaux arguments avancés pour justifier cette opposition.
À ce propos, M. Caldwell soutient que des études ont été faites et que la modulation des hauteurs des différents bâtiments du site permet de minimiser «les réductions des vues et d’ensoleillement».
Il ajoute que l’allée centrale diagonale ouverte au public et bordée de nouveaux commerces répond également à cette préoccupation.
La prochaine étape consiste à soumettre le projet Canoë au processus d’approbation référendaire, dont les modalités sont toujours à déterminer.