Une librairie qui propose des livres d’occasion a cette particularité d’offrir un monde rempli de trouvailles littéraires et d’odeur de vieux livres. Si les restrictions sanitaires ont parfois obligé les libraires à fermer leurs portes, il semble que le marché du livre de seconde main se porte assez bien.
La pandémie aura amené pour certaines personnes la possibilité de découvrir ou de redécouvrir les joies de la lecture. En 2021, la Banque de titres de langue française (BTLF) rapportait une augmentation importante de la vente de livres, avec une hausse de 16,3%.
Le retour vers les livres s’observe également du côté de plusieurs librairies d’occasion montréalaises. À la librairie-atelier Le Voyageur à Villeray, les ventes ont augmenté en 2020, et cette tendance s’est maintenue en 2021, malgré les nombreuses fermetures causées par les restrictions sanitaires.
Pour le propriétaire de cette librairie, Bruno Lalonde, cette augmentation peut en partie s’expliquer par l’argent économisé pendant la fermeture des théâtres, cinémas et restaurants, et par le temps disponible pendant le confinement. Pour lui, les livres sont un moyen d’échapper au «tout numérique», alors que les écrans ont pris une place importante depuis le début de la pandémie.
Le livre de mains en mains
Les librairies d’occasion offrent souvent moins de services en ligne et de livraison. La plupart de celles interrogées par Métro priorisaient le service en présentiel. Ainsi, la clientèle se rend généralement dans ces lieux pour trouver des livres qui peuvent échapper à la tendance littéraire. «Souvent les amateurs des livres d’occasion recherchent des choses difficiles à trouver», soutient Bruno Lalonde.
À la librairie l’Échange, sur le Plateau, on remarque aussi que l’engouement pour les livres d’occasion est toujours présent. Comme l’assure le propriétaire Étienne Charbonneau, la clientèle était enthousiaste à l’idée de retrouver l’espace physique de la boutique après la réouverture des commerces.
À la boutique Encore Books and Records, située dans Notre-Dame-de-Grâce, on observe de nouveaux clients venus trouver des livres d’occasion. «Beaucoup de personnes sont plus sensibles aux préjudices que peuvent causer l’achat en ligne et les grands magasins sur les petits commerces. J’ai vu beaucoup de personnes qui ont partagé leur désir de faire un effort d’acheter localement et de soutenir les petits commerces», explique l’une des employées de la librairie, Caitlin Van Fossen.
Même si Encore Books and Records propose un petit catalogue en ligne de certains livres rares ou incongrus, la plupart des livres ne peuvent être trouvés qu’en boutique.
De manière générale, la vente de seconde main a augmenté depuis la pandémie, sauf dans certains quartiers dans lesquels vivent des habitants plus à risque qui sortent donc moins, comme des personnes âgées.
Les Friperies Renaissance, dont beaucoup de succursales vendent des livres d’occasion, ont remarqué un regain d’intérêt pour les produits d’occasion. «On trouve que la pandémie a permis une prise de conscience pour l’environnement et de se dire que l’usagé, c’est pour tout le monde. […] il faut que ça fasse partie de notre quotidien d’acheter de la seconde main, ou au moins le considérer», souligne la directrice des communications et du marketing de Renaissance.
Même si, comme le rappelle Étienne Charbonneau, les livres d’occasion dépendent de la vente des nouveaux livres «tant que le marché du livre se porte bien, celui du livre d’occasion aussi».