«Last call» à minuit: la nouvelle réalité pour les bars
Si l’annonce d’une fermeture obligatoire à 1h pour les bars ne fait pas le bonheur de tous, plusieurs gérants et propriétaires d’établissements du Plateau-Mont-Royal et de Rosemont se disent tout de même prêts à s’adapter aux nouvelles mesures contraignantes.
«Ça va être une semaine test», résume Aurore Tautu, gérante du bar Les Enfants du Rock sur l’avenue Mont-Royal. Et pour cause. Son bar, comme tous ceux de la province, ne pourra plus vendre d’alcool passé minuit et devra évacuer sa clientèle à 1h du matin.
La semaine de sa réouverture, l’établissement géré par Mme Tautu a connu un fort achalandage. Elle avoue craindre une chute de fréquentation en raison de la nouvelle réglementation. La gérante du bar Chez Baptiste, Mégane Brunel, veut attendre avant de juger. «À la réouverture, on fermait à minuit et ça se passait plutôt bien. On espère que ça va continuer».
Sur Masson, le propriétaire de la Succursale dit «s’ajuster constamment» dans le but de servir au mieux ses clients. «Je suis forcément un peu déçu de devoir fermer plus tôt, mais je crois que l’effort en vaut la peine», affirme Gilles Mireault.
En plus des heures réduites, la danse demeure «interdite», et chaque établissement devra limiter sa capacité à 50%. Des mesures qui choquent Maxime Lemire, gérant du bar dansant La Rockette, rue Saint-Denis.
«L’été, les gens arrivent à minuit au bar. Des fois, à 00h00, il y a quinze personnes et à 00h45, on est à pleine capacité», souligne celui qui reconsidère désormais la réouverture du bar pour la saison estivale.
Les bars doivent s’adapter aux circonstances
Sur l’avenue Mont-Royal et comme sur la Promenade Masson, les gérants de bars sont au moins d’accord sur une chose : les terrasses sont salvatrices. Le Pub West Shefford, qui organisait habituellement des spectacles d’humour est très satisfait d’avoir pu s’étendre sur la rue.
«On ne peut plus faire d’événements comme avant, mais on est très satisfaits d’avoir cette terrasse. Pour ce qui est de fermer à 1h, je trouve que c’est un bon compromis et ça met tout le monde sur un pied d’égalité», explique le gérant Maxime Rousseau.
Comme lui, plusieurs bars s’attendaient au pire et ont été soulagés d’apprendre qu’ils ne seraient pas fermés de nouveau. C’est notamment le cas pour Jake Warren, propriétaire du Terminal.
«Je suis absolument d’accord avec cette mesure. On ne veut pas mettre en danger nos clients et nos employés donc il faut s’adapter, souligne-t-il. Et c’est sûr que les terrasses aident énormément dans ce sens.»
Survivre sans terrasse
Pour les commerçants qui n’ont pas de terrasse, la réalité est bien différente. Le bar la Rockette déplore justement que la Ville n’ait pas utilisé une voie de cette artère pour permettre l’installation d’une terrasse.
«Sur Saint-Denis on se sent un peu délaissé», regrette Maxime Lemire.