Au-delà de pêcher pour le plaisir, Marcelo Da Silva, enseignant de profession, se sert de son statut de pédagogue pour sensibiliser la population à la pêche responsable, notamment en aidant Héritage Laurentien à effectuer le recensement d’espèces.
«Entre chevalier blanc, meunier noir, doré jaune, perchaude et truite, il est possible de trouver toutes sortes de poissons dans le fleuve Saint-Laurent», mentionne-t-il.
Passion de la pêche urbaine
En ce mardi après-midi caniculaire, Marcelo est venu pêcher à la mouche. Plusieurs fois par semaine, vêtu de bottes et sa canne à pêche à la main, il s’enfonce progressivement dans les rapides du Saint-Laurent pour retrouver sa zone favorite. À l’aide de son bâton, il défie le courant pour parvenir à un endroit assez stable. Au bout de cinq minutes, un premier poisson mord à l’hameçon, qu’il relâche aussitôt.
Marcelo dit pratiquer la pêche depuis plus de 10 ans. Même si tout a commencé lors d’un voyage en Gaspésie, sa passion l’a conduit en pleine ville, à Montréal. Résidant de LaSalle depuis sept ans, il parle avec enthousiasme de sa passion pour la pêche urbaine.
«Montréal est un lieu formidable pour pratiquer la pêche urbaine. Puisque c’est une île, il y a des points d’eau partout.»
L’amour de la pêche responsable au cœur de sa pédagogie
Enseignant en classe d’adaptation scolaire à l’école secondaire Cavelier-De LaSalle pour les élèves ayant des besoins spécifiques, il explique les avoir déjà amenés découvrir la pêche lors d’une sortie scolaire. «Je me suis dit que si je partageais ma passion avec eux, ils auraient envie de découvrir la leur», mentionne-t-il.
Pour lui, la transmission de connaissances sur la pêche responsable est nécessaire à la préservation des poissons dans nos fleuves.
Depuis le début de ses activités cette année, Héritage Laurentien a répertorié plus de 68 espèces. Chaque dimanche, une pêche scientifique est organisée au parc des Rapides, les résidants – dont la plupart sont des enfants – viennent observer les poissons qui seront pêchés, recensés et relâchés.
Depuis 2016, hiver comme été, Marcelo participe à cette pêche scientifique. Il explique que cela leur permet de suivre l’évolution des poissons.
Par exemple, le bar rayé, qui était presque disparu du fleuve, a été réintroduit à partir de Québec et est arrivé jusqu’ici. Par ailleurs, on a vu apparaître des poissons envahissants comme le gobie à taches noires.
Marcelo Da Silva
Pêche sportive et protection des espèces
Lui-même pratique la pêche sportive et les poissons qu’il pêche sont la plupart du temps relâchés. Même si certains pêcheurs sont à la recherche d’un bon doré jaune pour le souper, Marcelo insiste sur les normes qui doivent être respectées pour la protection de notre biodiversité.
«Il est important de respecter la période de reproduction de certaines espèces et la taille du poisson, et de savoir si l’espèce est protégée ou non», explique le pêcheur.
Marcelo mentionne que presque toutes les espèces sont comestibles dans les fleuves, et que tout dépend du goût de chacun. Il suffit de vérifier la teneur en mercure à l’aide du guide de consommation du poisson de pêche sportive en eau douce.