Plus d’une centaine d’employés de l’Hôpital de Lachine ont manifesté devant les portes de l’établissement le samedi 18 mars. Ils entendent lutter contre l’éventuelle fermeture de l’urgence, des soins intensifs et des soins spécialisés de l’hôpital.
Selon un communiqué de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), la direction justifie la fermeture par le manque de main-d’œuvre. Pour Shiaman Diawara, président du syndicat des employés du CUSM (SECUSM-CSN), la justification ne suffit pas: «L’argument disant que c’est pour manque de main-d’œuvre ne tient pas sinon ces tous les hôpitaux qui feraient ça», scande-t-il devant les centaines de manifestants.
L’importance particulière de l’Hôpital de Lachine, pour la FSS-CSN, réside dans le fait qu’il s’agit du seul hôpital francophone dans l’ouest de l’île et qu’il sert une population de près de 300 000 personnes. Une motion adoptée en 2007 à l’Assemblée nationale garantissait le statut communautaire de l’hôpital ainsi que «le maintien de tous ses services – y compris l’urgence et l’unité des soins intensifs», selon le communiqué de la fédération. Fermer l’urgence, les soins intensifs et les soins spécialisés transformerait pratiquement cet hôpital en clinique de jour, selon plusieurs manifestants sur place. La communauté desservie se verrait grandement pénalisée.
La fermeture de l’urgence de l’Hôpital de Lachine entraînera une hausse des décès jusqu’à 15%
Dr Paul Saba
Revaloriser le public
Pour les groupes sur place, la fermeture de ces services représente un dangereux précédent pour la survie des services publics. «Le gouvernement Legault veut faire construire de nouveaux hôpitaux privés prétextant vouloir désengorger le réseau, mais à côté il fait fermer des services publics et sous-utilise les installations déjà existantes. Ce n’est ni logique ni acceptable» pour Sébastien Gagné, vice-président de la FSSS-CSN pour le Grand Montréal.
Une pétition pour le maintien des services sera d’ailleurs prochainement déposée à l’Assemblée nationale par le député libéral de Marquette, Enrico Ciccone.