Lachine

La rue Notre-Dame va se refaire une beauté, mais à quel prix?

La rue Notre-Dame

La rue Notre-Dame à Lachine sera en travaux en 2025 entre la 6e et la 20e avenue pour une durée de deux ans, ce qui inquiète certains commerçants.

Pendant qu’Hydro-Québec mènera les travaux d’enfouissement des fils électriques, l’arrondissement veut profiter de l’occasion pour réaménager la rue afin de la rendre plus attractive. 

L’artère commerciale, qui est d’ores et déjà bien vide, en souffrira indubitablement. Mais les travaux d’aménagement laissent de l’espoir pour le futur de la rue, du quartier du Vieux-Lachine, ainsi que du futur Éco-quartier Lachine-Est.

Les lignes de distribution aériennes seront enfouies pour des raisons à la fois «esthétiques et sécuritaires», explique la mairesse de Lachine, Maja Vodanovic.

Les travaux d’enfouissement offrent aussi l’occasion de changer les égouts, et la «chance de repenser la rue», soutient la mairesse, notamment en la verdissant.

Un concours d’idées de design pour la rue avait été organisé l’année dernière, gagné par la proposition «Dame Flore». Un comité se formera prochainement pour établir les besoins sur la rue, notamment en termes de circulation et de stationnement.

Un impact indéniable sur les commerces

«Pendant deux ans, on fait quoi?», s’inquiète le propriétaire de Pâtisserie Fine, Pichita Pen. Pour le boulanger-pâtissier, la rue Notre-Dame est déjà bien vide. «Si on a des travaux ici, c’est sûr que les clients vont oublier la rue Notre-Dame».

Le propriétaire de Pâtisserie Fine devant son magasin rue Notre-Dame. Alexis Fiocco/Métro.

Le pâtissier se dit tout de même chanceux d’être installé à un coin de rue pour l’accessibilité, mais aussi d’avoir établi une clientèle fidèle.

En revanche, le propriétaire de Coriboutik, Louis Corriveau, a ouvert son magasin l’année dernière.

«C’est sûr que c’est épeurant, confie-t-il. Il faut que je me bâtisse une clientèle solide d’ici là».

Louis Corriveau, vendeur de vêtements de travail sur la rue Notre-Dame. Alexis Fiocco/Métro.

Cependant, le vendeur n’a pas l’intention de déménager sa boutique. Il s’est même impliqué en rejoignant le conseil d’administration de l’Association du Centre-Ville de Lachine (ACVL), et «travaille pour avoir la société de développement commercial (SDC)» sur la rue Notre-Dame.  

Bien se préparer

La présidente de l’ACVL et propriétaire du magasin Glup, Alexandra Pagé, voit surtout le côté positif des travaux. «Quand tu es en affaires depuis 15 ans, tu vois à long terme. La rue a besoin de beaucoup d’amour. Enfouir les fils, ça va être extraordinaire», soutient-elle.

Alexandra Pagé, propriétaire de la boutique Glup et présidente de l’ACVL de la rue Notre-Dame. Alexis Fiocco/Métro.

«L’avantage, c’est que c’est planifié longtemps à l’avance », estime la directrice générale de l’ACVL, Virginie Saint-Louis Grégoire. Un agent de liaison assurera la communication entre les commerçants et le chantier, et l’ACVL a d’ores et déjà demandé à l’Arrondissement que les travaux continuent après les heures d’ouverture des magasins pour accélérer le processus. De plus, les travaux s’effectueront par tronçon pour ne pas immobiliser toute la rue. L’ACVL se donne aussi pour mission de rendre la rue plus attrayante en offrant plus d’activités sur Notre-Dame.

Pour aider les commerçants, un programme de compensation sera mis en place avec la possibilité de recevoir une indemnité de 40 000 $ par an.

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