Une histoire d’amour pour combattre l’Alzheimer
Après avoir renoué une amitié vieille de 40 ans, l’auteure lachinoise, Marcelle Bissonnette Levac, qui a aujourd’hui 69 ans, a trouvé l’amour à la campagne. Elle raconte cette aventure qui a duré 6 ans dans son premier livre intitulé Et si je commençais par la fin .
Mme Bissonnette Levac savait dès le départ que son compagnon était atteint de l’aphasie primaire progressive, une maladie neurologique dégénérative, qui a mené à l’Alzheimer. Une partie des profits des ventes iront à la Société d’Alzheimer du Québec. L’identité de l’homme avec qui la Lachinoise a partagé cette histoire n’est pas mentionnée afin de protéger son anonymat.
Pouvez-vous expliquer comment vous avez repris contact avec cet homme après 40 ans d’absence?
J’ai étudié au cégep du Vieux Montréal de 1969 à 1972 en technique de loisirs. À l’époque, une forte amitié s’est développée dans tout notre groupe de 125 étudiants. En janvier 2012, une personne de ce groupe me contacte et me dit «ça fait 40 ans qu’on a terminé le cégep, il faut qu’on se rassemble». Finalement, on a été 30 à se retrouver dans des gîtes dans la région de Charlevoix qui appartenaient à des gens de notre cohorte. Nous avons passé quatre jours formidablement bien organisés comme les gens de loisirs savent le faire.
J’ai invité mon futur compagnon d’aventures à revenir avec moi en voiture parce qu’il était arrivé en autobus. Nous nous sommes raconté toutes sortes d’histoires durant les quatre heures de route que nous avons passées ensemble. On s’aperçoit immédiatement durant ce voyage qu’on connecte et qu’on veut se revoir.
Qu’est-ce qui vous a encouragé à écrire cette histoire dans un livre?
Tout a commencé en 2019 avec une invitation de mon amie Carole Touchette à des ateliers d’écriture à Lachine après lui avoir montré quelques textes que j’avais faits. L’animatrice de ce club, Sylvie Dagenais, a écrit un livre qui s’appelle Écrire pour guérir : l’écriture est thérapeutique. Après l’avoir lu, je me suis rendu compte que c’est exactement ce dont j’avais besoin. Joindre le club et commencer à écrire a été ma bouée de sauvetage.
Je voulais principalement écrire les beaux souvenirs que j’ai vécus avec cet homme pour me les rappeler et pour m’aider à guérir de cette séparation à la suite de la maladie de l’Alzheimer. C’est un récit cataloguant plein de petites histoires indépendantes les unes des autres que nous avons vécues.
«Écrire a été ma bouée de sauvetage.»
Pourquoi est-ce important pour vous de soutenir la Société d’Alzheimer du Québec avec les ventes de votre livre?
On ne connaît pas beaucoup la maladie de l’Alzheimer. Malgré le fait qu’il m’avait informé de sa condition qui allait progresser vers la maladie, je ne savais pas à quoi m’attendre parce qu’il n’y en a pas dans ma famille.
Cette sournoise maladie nous arrive en pleine face et il faut apprendre à se débrouiller sans trop savoir quoi faire. J’aimerais être capable de faire un don d’au moins 500$ et si je peux donner plus, ça serait tant mieux.
À la fin du livre, j’ai inclus une petite section offrant de l’information sur la maladie à titre de référence.
Vous avez décidé de publier le livre par vous-même. Comment se déroule le processus?
J’ai appelé BouquinBec pour leur proposer mon manuscrit et eux m’offraient les services dont j’avais besoin. J’ai décidé de commencer par une cinquantaine de copies et de voir par la suite si la demande est là. Le soir même, j’ai annoncé mon livre sur Facebook. En seulement une soirée, j’ai eu 54 demandes pour l’achat de mon livre. Le lendemain, j’ai rappelé BouquinBec pour leur dire que j’avais un beau problème. Finalement, en deux mois, j’ai vendu près d’une centaine de copies par moi-même. Je regarde la possibilité de le mettre en vente en librairie.
J’ai vraiment aimé mon expérience et les services qu’ils m’ont offerts. Par exemple, j’ai un bon français, mais j’ai accueilli le fait de me faire corriger pour que le livre soit le meilleur possible.