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Le Canal-de-Lachine sera accessible en hiver

Un cycliste sur la piste du Canal-de-Lachine.
Les amateurs de vélo l’hiver pourront emprunter la piste multifonctionnelle du Canal-de-Lachine, même l’hiver dorénavant. Photo: Josie Desmarais

Après une décennie de négociations et revendications notamment auprès du gouvernement fédéral, les amateurs de vélo et de plein air auront accès à la piste cyclable du Canal-de-Lachine qui relie les arrondissements de LaSalle et de Ville-Marie, a appris Métro Sud-Ouest. Si cette décision en réjouit plusieurs, d’autres restent prudents.

Les cyclistes pourront emprunter un tronçon de 2,5 km qui sera déneigé, côté nord, par l’arrondissement Le Sud-Ouest, soit entre l’avenue Atwater et la rue de la Commune, dans le Vieux-Montréal.

Une grande partie de la piste, représentant une portion de 10 km, sera damée de l’avenue Dollard à l’ouest, jusqu’au Vieux-Montréal.

Le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest et président du comité exécutif de la Ville de Montréal, Benoit Dorais, a obtenu une belle victoire après 10 ans de démarches infructueuses.

«Je tiens à saluer l’ouverture dont fait preuve Parcs Canada afin de rendre accessible la piste du canal de Lachine tout au long de l’année», explique-t-il dans un communiqué.

Premier pas

Le conseiller d’arrondissement du district de Saint-Paul-Émard – Saint-Henri-Ouest, Alain Vaillancourt, estime qu’il s’agit d’un premier pas. Depuis longtemps, Parcs Canada, qui gère le lieu historique où se trouve cette piste cyclable considérée comme un des plus beaux circuits urbains au monde, s’opposait au déneigement, notamment en raison des coûts et de la logistique.

«On a obtenu le déneigement d’un tronçon de 2,5 km pour les cyclistes. C’est mieux que rien», dit-il.

Les discussions se sont déroulées en pleine pandémie, qui a aggravé les problèmes de santé mentale, notamment pour ceux aux prises avec de l’anxiété et la dépression.

À la veille d’un second confinement, les Montréalais pourront pratiquer le fat bike, la raquette ou tout simplement prendre l’air et marcher à travers ce grand parc.

L’an prochain, le conseiller Vaillancourt entend poursuivre les discussions afin d’obtenir un déneigement complet. En campagne électorale fédérale, il avait rencontré le candidat vedette des Libéraux, le fondateur d’Équiterre, aujourd’hui ministre du Patrimoine, pour le sensibiliser à la question.

«Je pense que Steven Guilbeault a aidé à faire bouger les choses», confie M. Vaillancourt.

Dossier prioritaire

De son côté, l’écologiste croit qu’il y a, en ce moment, «un bel alignement des planètes» alors que son gouvernement soutient les municipalités qui mettent en place des infrastructures de transport actif.

«On commence par un déneigement de 2,5 km et je suis sûr que ça va bien aller pour la suite», précise M. Guilbeault, qui pratique le vélo quatre saisons depuis plus de 30 ans.

«À l’époque, nous étions qu’une poignée de gens qui faisaient du vélo l’hiver. On se connaissait tous par notre prénom, ajoute le député de Laurier – Sainte-Marie, qui s’est présenté en politique, il y a un an, en espérant faire avancer les enjeux prioritaires comme la lutte aux changements climatiques. Je suis sûr que nous serons de plus en plus nombreux, pour notre santé, celle de la planète, et pour la rapidité et la simplicité de nos déplacements.»

Engouement

À l’heure actuelle, on compte environ 180 000 amateurs qui roulent à vélo de novembre à mars, selon la porte-parole de Vélo-Québec Magali Bebronne.

Le cyclisme hivernal est un phénomène en pleine expansion. «Je vois énormément de témoignages sur les réseaux sociaux de gens qui veulent essayer pour la première fois.  Avec la fermeture des gyms, ils veulent joindre l’utile à l’agréable », croit-elle.

Mme Bebronne estime que 2020 aura été une grande année pour les amateurs de vélo. «À la suite d’une mobilisation qui dure depuis des années, les cyclistes ont enfin obtenu une voie cyclable sur le pont Jacques-Cartier et maintenant le Canal-de-Lachine, affirme-t-elle. Il s’agissait de deux chaînons qui manquaient à Montréal pour un déplacement sécuritaire en vélo.»

Ombre au tableau

De son côté, l’Association pour la mobilité active du Canal-de-Lachine (AMACL), qui milite depuis 2018 pour le déneigement de la piste, est mitigée. «Nous sommes contents, mais pas encore satisfaits, car la section nord qui est déneigée n’est pas facilement accessible aux habitants du sud du canal, ceux qui sont le plus enclavés dans leurs déplacements actifs», explique le porte-parole Martin Hamel.

Selon lui, plus de 100 000 résidents de Verdun, du Sud-Ouest et de LaSalle n’ont toujours pas d’accès sécuritaire au reste de la ville en hiver. «Ces gens ne doivent pas être oubliés», martèle-t-il.

La solution serait d’injecter 30 M$ pour la réfection de la piste du Canal-de-Lachine, qui serait alors totalement praticable entre décembre et avril. «C’est le meilleur endroit pour faire du vélo à Montréal», prétend M. Hamel.

Selon lui, il s’agit d’un endroit sécuritaire pour les usagers, puisque complètement séparé des voitures.

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