Caméras à la main, l’objectif tendu pour capter une bête sauvage ou un paysage exotique, on se questionne rarement sur l’impact négatif que notre visite peut avoir sur la faune et la culture d’un pays. Pourtant, au fil du temps, plusieurs endroits sur la planète ont souffert du tourisme plus qu’ils n’en ont profité.
C’est ce qu’une équipe de huit élèves du 5e secondaire du Collège Sainte-Anne veulent démontrer lors de leur voyage de trois semaines au Laos. Selon eux, à coups de complexes hôteliers, de chaînes de restauration rapide et de safaris-photos, les saveurs locales se diluent peu à peu à travers le monde.
« Au Laos et en Thaïlande, une balade à dos d’éléphant, c’est une attraction touristique, alors que les
Plus que de nuire à leur santé, le tourisme est sur le point de décimer les milliers de pachydermes qui habitaient, il n’y a pas si longtemps, le paysage laotien. Selon les dires du Lachinois Victor Farley, si la tendance se maintient, on n’en trouvera plus sur le territoire du pays d’ici 2040.
« Le nom de notre projet s’inspire du fait que ce pays était reconnu comme le Royaume aux millions d’éléphants. En 1800, plus de 50 000 de ces bêtes peuplaient le Loas. Aujourd’hui, on en dénombre seulement 900, dont la moitié est domestiquée à des fins touristiques », explique-t-il.
Culture
La deuxième étape de leur voyage se déroulera pendant deux semaines à Luang Prabang, une ville protégée par le patrimoine mondial de l’UNESCO, mais aussi la plus convoitée par les touristes au Laos. De là, ils veulent évaluer l’impact de l’américanisation sur la culture asiatique.
« Un des avantages du pays, c’est qu’ils ont élaboré des lois pour empêcher les grandes
À la fin de leur périple de trois semaines, les 34 étudiants du programme Défimonde se retrouveront à Bangkok, en Thaïlande, pour comparer les différences entre une ville avec des normes protectionnistes avec une autre qui a subi les effets du tourisme.
« Un exemple criant de ce phénomène est la prise d’assaut de la Thaïlande par les dépanneurs 7-Eleven. Les petits commerces locaux ont dû fermer leurs portes après leur arrivée au pays, étant dans l’incapacité d’entrer en compétition avec ce géant », renchérit Victor.
Au retour, les jeunes prévoient réaliser un documentaire pour sensibiliser les gens à l’impact de leurs comportements en voyage et de leur désir de retrouver leur culture à l’étranger.
« Parfois, ça peut être le piège, pour éviter le choc du dépaysement, de vouloir aller manger un Big Mac. C’est ce qu’on veut que les gens évitent de faire », fait valoir Juliette Cusson.
Financement
L’équipe, composée de huit jeunes de l’Ouest-de-l’Île, de Dorval, de Lachine ainsi Montréal-Ouest devrait quitter au début du mois de février. Pour subventionner les 9000$ qu’il leur reste à amasser, l’équipe a mis sur pied une campagne de financement aux saveurs écoresponsables et culturelles.
En plus d’un souper-bénéficie composé de plats traditionnels qu’ils ont concoctés eux-mêmes, ils organisent une friperie qui se tiendra à l’école Jardins-des-Saints-Anges, le 2 octobre, ainsi qu’au Collège Sainte-Anne les 8 et 9 octobre. Ils ont aussi ouvert un site de financement participatif et feront de l’emballage au Maxi de Dorval le week-end prochain.
Plus d’infos
milliondelephants.wixsite.com/laos2017
generosity.com/volunteer-fundraising/million-d-elephants-2017
facebook.com/laosmillionelephants