La mère de famille Carolina Fernandez et un groupe de parents font circuler depuis le mois de février une pétition qui exige au ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, d’accélérer le pas pour le projet de 3e école à L’Île-des-Soeurs.
Mme Fernandez a déjà recueilli une centaine de signatures, notamment en allant parler aux parents dans les garderies et les écoles à l’île. Elle vise à ramasser plus de 500 signatures et attend une confirmation de la députée provinciale, Isabelle Melançon, pour que sa pétition soit présentée à l’Assemblée nationale.
«Ça suffit, dénonce Mme Fernandez. Il faut que le ministre Roberge sache que c’est aussi nous, les parents, qui sont très inquiets de ne pas avoir d’informations [au sujet de la future école].»
Classes surchargées
La demande pour l’ajout d’une 3e école à L’Île-des-Soeurs remonte à 2017. Déjà à l’époque, les établissements scolaires du territoire avaient des classes surchargées. Un problème qui est encore d’actualité
L’École des Marguerite prévoit un taux d’occupation de 133% pour la période 2022-2023, et cela pourrait grimper à 157% d’ici 2025, selon les prévisions du Conseil d’administration du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB).
En 2019, la CSSMB avait dû aménager des locaux dans une tour à bureaux, située à la Place du Commerce, afin de pouvoir accueillir tous les élèves inscrits à la rentrée scolaire. Puis, l’automne dernier, 18 classes supplémentaires ont été ajoutées en raison du nombre toujours croissant d’élèves.
La CCSMB a commencé par louer deux étages et doit maintenant rajouter des locaux. «Qu’est-ce qu’il va arriver? Est-ce qu’on va finir par avoir à prendre la tour au complet ?», s’inquiète Carolina Fernandez.
Étant donné que le bail pour occuper l’immeuble de la Place du Commerce se termine dans un peu plus de trois ans, Mme Fernandez s’interroge sur l’avenir des élèves. «Où iront les élèves dans trois ans si la 3e école n’est pas prête à temps?», se questionne-t-elle.
Inquiétudes
D’autres parents sont aussi préoccupés par la situation. La mère de famille, Julir Rodriguez, souligne que de nouveaux logements se bâtissent, et donc plus de familles s’établissent sur le territoire. «Il y a beaucoup de grands [projets immobiliers], mais on ne pense pas à ajouter d’autres services à la population, comme une école», soulève-t-elle.
Le résident Arwar Abderrahim abonde dans le même sens. «Le nombre des familles augmente, mentionne-t-il en allant porter ses enfants à l’école. La meilleure solution c’est une 3e école, mais elle n’arrivera pas l’année prochaine. Alors c’est quoi la solution?», s’inquiète-t-il.
«Les parents des enfants en âge scolaire habitant à L’Île-des-Sœurs ne veulent pas entendre plus d’excuses. Ils sont vraiment inquiets par l’urgence de la situation et ils veulent le mieux pour leurs enfants.» -Extrait de la pétition.
La construction d’une école qui sera primaire et secondaire à L’Île-des-Sœurs fait partie des projets identifiés dans le projet de loi 66 qui vise à accélérer la réalisation des dossiers d’infrastructure. Or, on ne sait toujours pas quel terrain accueillera cette école.
Des sites potentiels ont été soumis à la Société québécoise des infrastructures (SQI), qui a la responsabilité de choisir l’emplacement final. Notamment, un lot près du Chemin du golf a été identifié ainsi qu’un autre près du parc Archambault.
L’initiatrice de la pétition, Carolina Fernandez, sera aux abords des deux écoles de L’Île-des-Sœurs cette semaine pour sensibiliser les résidents à cet enjeu. Elle installera un petit kiosque en bordure des écoles pour recueillir plus de signatures.
Le cabinet du ministre de l’Éducation n’a pas répondu avant de mettre sous presse.